Abdelkader Khomri, ex-ministre algérien, écope de huit ans de prison pour corruption. Des révélations explosives sur un système de détournement massif secouent les sphères du pouvoir. Les détails dans cette édition du mercredi 04 juin 2025.
8 ans de prison pour Abdelkader Khomri : une chute brutale au sommet
Le verdict est tombé comme un coup de tonnerre : Abdelkader Khomri, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, a été condamné à 8 ans de prison ferme et 1 million de dinars d’amende. En cause : un vaste réseau de corruption mis à nu par le tribunal économique de Sidi M’hamed, impliquant l’Agence Nationale des Loisirs de la Jeunesse (ANALJ) entre 2014 et 2015.
Ce procès n’a pas seulement révélé une affaire isolée, mais un système méthodique de fraude, où manipulation de documents, marchés truqués, surfacturation et équipements défectueux étaient devenus la norme. À titre d’exemple, des villages de loisirs, censés raviver l’animation dans cinq wilayas du pays, ont coûté entre 2 et 50 milliards de centimes… pour du matériel chinois bas de gamme, parfois loué à vingt fois sa valeur réelle.
Des figures influentes éclaboussées : quand le réseau implose
Le scandale ne s’arrête pas à Abdelkader Khomri. Des noms bien connus de l’administration publique tombent les uns après les autres.
Parmi les condamnés :
Lebtar Lazhari (ex-directeur ANEP), A. Mourad (ex-directeur financier), Ahmed Bousna (ex-DG ANEP) : deux ans de prison chacun.
K. Mohamed et M. Rachid, deux anciens directeurs de l’ANALJ : respectivement cinq ans et trois ans de prison.
F.M, ex-directrice au ministère de la Jeunesse : 4 ans ferme.
Et ce n’est pas tout. D’autres fonctionnaires et opérateurs privés ont écopé de peines allant jusqu’à 5 ans de prison, tandis que vingt accusés ont été acquittés. Un véritable séisme dans les couloirs du pouvoir.
Détournement, enrichissement illicite, blanchiment : les accusations sont explosives
Les chefs d’accusation font froid dans le dos : abus de fonction, octroi d’avantages injustifiés, détournement de fonds publics, enrichissement illicite, blanchiment d’argent. Autrement dit, une orchestration complète de pillage de l’argent public, au détriment de la jeunesse algérienne à qui ces projets étaient censés profiter.