Le Portugal, membre de l’espace Schengen, a récemment dévoilé un ensemble de mesures destinées à accélérer le processus de régularisation des immigrés sans papiers présents sur son sol. Appuyée par une nouvelle plateforme numérique, cette initiative constitue une avancée importante pour faciliter l’intégration des travailleurs étrangers qui participent déjà à l’économie nationale.
L’Agence portugaise pour l’intégration, la migration et l’asile (AIMA) a mis en place cet outil en ligne afin de simplifier les démarches de régularisation. La mesure cible principalement les étrangers disposant d’un contrat de travail et ayant commencé à cotiser au système de Sécurité sociale avant le 4 juin 2024, selon le site spécialisé Schengen News. En respectant ces conditions, les travailleurs concernés peuvent accéder à des procédures administratives allégées pour légaliser leur statut.
Ce dispositif a également pour objectif de désengorger un système administratif saturé, avec plus de 400 000 dossiers en attente auprès de l’AIMA, ce qui constitue un frein essentiel pour de nombreux immigrés déjà intégrés dans l’économie portugaise.
Portugal : assouplissement des critères de régularisation des personnes sans papiers
Parmi les modifications significatives apportées par cette réforme, on note une diminution des exigences en matière de contributions sociales. Alors qu’auparavant, les demandeurs devaient justifier d’au moins 12 mois de cotisations au système de Sécurité sociale, une seule contribution versée sur un mois suffit désormais pour être admissible.
Cette disposition est particulièrement susceptible de profiter aux travailleurs étrangers, souvent incapables de satisfaire ces critères en raison d’un manque d’accès aux informations ou aux outils numériques nécessaires pour gérer des démarches administratives complexes. Néanmoins, la réforme reste restreinte à certains profils d’immigrés : les travailleurs indépendants et ceux effectuant des contributions individuelles en sont toujours exclus, soulevant des questions quant à l’universalité de cette mesure.
Une opportunité supplémentaire pour les dossiers refusés
Simultanément, le gouvernement portugais a dévoilé une autre mesure significative. Les personnes en situation irrégulière, dont les demandes de régularisation avaient été refusées pour des raisons administratives, telles que le non-paiement des frais, auront dorénavant la possibilité de soumettre à nouveau leur dossier.
Cette initiative concerne environ 108 000 migrants, leur offrant une nouvelle chance de se conformer aux exigences légales et de régulariser leur statut. D’après le secrétaire d’État Rui Armindo Freitas, cette démarche vise à remédier aux erreurs administratives passées tout en répondant aux enjeux d’intégration des populations immigrées. L’objectif central est de favoriser une meilleure inclusion sociale tout en simplifiant la gestion des charges administratives du pays.
Un exemple à suivre pour les autres nations de l’espace Schengen ?
La stratégie adoptée par le Portugal pour accélérer la régularisation des personnes sans papiers pourrait servir de modèle à d’autres nations de l’espace Schengen. En effet, ces réformes traduisent une volonté politique de reconnaître la contribution des travailleurs étrangers tout en établissant des cadres légaux solides pour prévenir le travail non déclaré.
Le déploiement d’une plateforme numérique constitue également une avancée vers une administration plus moderne et performante, capable de simplifier des procédures administratives souvent jugées obsolètes. Au-delà des avantages immédiats pour les sans-papiers, cette initiative s’inscrit dans une perspective plus large de gestion des flux migratoires. En proposant une voie légale et simplifiée vers la régularisation, le Portugal ambitionne de répondre à ses besoins économiques tout en respectant les droits fondamentaux des travailleurs étrangers.
Ces réformes visent par ailleurs à renforcer la cohésion sociale et à apaiser les tensions liées à l’immigration irrégulière. Reste à voir si d’autres pays de l’espace Schengen s’inspireront de cette approche face aux défis migratoires partagés à l’échelle européenne.