Algérie – Le ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra a souligné la nécessité d’élaborer une approche continentale et une solution africaine commune afin de faire face aux répercussions des catastrophes naturelles qui s’abattent sur les pays du continent.
Dans une allocution lue au nom du président de la République, Abdelmadjid Tebboune lors d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l`Union africaine (UA) tenue au niveau des chefs d’État et de gouvernement sous le thème « Gestion des risques des catastrophes en Afrique: défis et perspectives de protection de la sécurité humaine », M. Lamamra a salué l’initiative louable de Filipe Nyusi, président de la République du Mozambique et président du CPS qui a évoqué la question cruciale de la « gestion des risques de catastrophes en Afrique ».
« Cette question mérite toute notre attention et exige un travail collectif avec un esprit de solidarité ainsi qu’un soutien mutuel », a-t-il dit, ajoutant « au moment où l’attention mondiale est concentrée sur la pandémie du coronavirus (Covid-19), les changements climatiques et les catastrophes se sont accentués avec une fréquence et un impact accrut, entrainant des répercussions à long terme sur le développement, la stabilité et la sécurité humaine ».
« Malheureusement, cette situation inquiétante a été fortement ressentie en Afrique par rapport au reste du monde. Selon la note conceptuelle qui nous a été présentée, l’Afrique demeure le continent le plus faible et le seul où les catastrophes se sont intensifiées au cours des vingt dernières années ». A ce propos, M. Lamamra recommande que le groupe africain en charge des négociations éclaircisse cette évaluation dans le cadre de la COP26 prévue à Glasgow pour souligner cette réalité indéniable, à savoir que l’Afrique est la moins responsable mais reste la plus exposée aux changements climatiques et aux catastrophes ».
Il a exprimé « la pleine solidarité de l’Algérie avec tous les pays africains fortement touchés ou les plus menacés par ces phénomènes », rappelant les souffrances endurées par l’Algérie suite aux effets destructeurs de ces catastrophes, notamment les séismes, les inondations et les feux de forêts. « A travers nos expériences personnelles, il apparait clairement que l’approche continentale et de réponse à la gestion des risques est appropriée voire indispensable », a-t-il dit. A ce titre, M. Lamamra a affirmé que la délégation algérienne « adhère pleinement aux recommandations soumises à la commission pour examen, y compris celles relatives à la nécessité de renforcer le système d’alerte précoce ».
Le chef de la diplomatie algérienne a estimé que « beaucoup reste à faire pour renforcer notre capacité collective à fournir aide et assistance en temps réel à tout pays sinistré. Ce faisant, nous devons, ajoute-t-il, prendre en compte les enseignements tirés des récentes expériences qui ont démontré que les réponses dans les situations d’urgence sont généralement fragmentées ou très tardives, voire totalement absentes ». Il a en outre préconisé la création d’une force civile continentale pour faire face aux catastrophes, laquelle devrait s’appuyer sur nos capacités individuelles afin de fournir aide et assistance en temps opportun aux pays sinistrés.
Réaffirmant sa ferme conviction qu’il « n’y a pas d’alternative à l’action commune face aux conséquences sans limites, telles que celles résultant des catastrophes », M. Lamamra a indiqué que « cette question est d’autant plus importante dans la mesure où les pays qui partagent la même région géographique partagent aussi les risques des catastrophes naturelles et des désastres. Il a appelé à ce propos à continuer à travailler ensemble pour faire face à tous les défis qui pourraient nous empêcher d’atteindre les objectifs escomptés ».
La réunion a été marquée par la participation des États membres du conseil, ainsi que des représentants de la Commission de l’Union africaine (UA), des Nations Unies et de l’Union européenne (UE), a conclu le communiqué du ministère.