À moins de trois semaines du coup d’envoi de la CAN 2025 au Maroc, la FIFA a annoncé que les clubs européens ne seront tenus de libérer leurs joueurs africains qu’à partir du 15 décembre. Une décision qui compromet gravement la préparation des équipes et suscite un profond mécontentement sur le continent.
Une préparation à la CAN 2025 largement compromise
Pour de nombreux sélectionneurs, cette annonce tombe comme un coup de massue. Patrice Beaumelle, entraîneur de l’Angola, dénonce : « Libérer un joueur le 15 pour une CAN qui commence le 21… C’est de la débilité. On ne peut pas préparer une équipe sérieuse avec deux ou trois séances. Ce n’est plus un stage, juste du bricolage. » Les Palancas Negras devaient débuter leur préparation le 8 décembre en Algarve, au Portugal, avec deux matchs amicaux programmés les 13 et 16. Tout est désormais remis en question.
Le Bénin, sous la direction de Gernot Rohr, fait face à la même contrainte : « Une semaine de préparation pour une CAN, c’est insuffisant et irrespectueux. Nous sommes en colère », explique le technicien franco-allemand à RFI. Les conséquences financières s’ajoutent au problème : infrastructures réservées, billets d’avion et terrains déjà payés.
CAN 2025 : Une décision tardive et controversée
L’annonce officielle, transmise par une circulaire FIFA le 1er décembre, a surpris les fédérations, qui n’avaient reçu aucune information préalable. En RDC, Arthur Masuaku et Noah Sadiki (Sunderland) ne seront libérés qu’après un match de championnat, appliquant la même règle.
La mesure est perçue comme une injustice : selon la réglementation habituelle, les joueurs devraient être libérés 15 jours avant le tournoi. Ici, la CAN 2025 subit une exception favorable aux clubs européens mais préjudiciable aux sélections africaines. Patrice Beaumelle résume : « Quand il s’agit d’élections à la FIFA, l’Afrique compte. Quand il s’agit de respecter la CAN, on nous oublie. »
Le journaliste nigérian Osasu Obayiuwana évoque une frustration continentale générale : « Quand on dit que l’Afrique et la CAF sont colonisées, on nous dit qu’on exagère. Regardez cette humiliation… »
Conséquences directes sur les équipes
Avec des joueurs libérés autour du 15-16 décembre, certaines sélections disposeront de seulement 48 à 72 heures pour travailler ensemble avant le tournoi. Dans ces conditions, revoir les automatismes, peaufiner les stratégies ou permettre une acclimatation devient quasi impossible.
Beaumelle conclut : « Ce serait acceptable si on l’avait su il ya trois mois. Mais là… c’est un manque de respect envers les fédérations, les joueurs et le continent. » À moins de trois semaines de l’ouverture de la CAN 2025, la décision de la FIFA fragilise la préparation des équipes africaines et rappelle que le football du continent demeure souvent marginalisé dans les instances internationales.
