L’Algérie lance un projet stratégique de raccordement électrique sous-marin vers l’Italie pour exporter son électricité verte vers l’Europe. Une avancée majeure dans sa transition énergétique.
Une liaison sous-marine pour connecter l’Algérie au marché européen
L’Algérie franchit une étape décisive dans sa politique énergétique avec le lancement d’un câble sous-marin de 2 gigawatts destiné à relier son réseau électrique à celui de l’Italie. Long de 300 kilomètres, ce câble haute tension en courant continu (HVDC) permettra de transmettre de l’électricité solaire produite localement vers le marché européen avec un minimum de pertes, tout en assurant la stabilité du flux énergétique.
Ce projet s’inscrit dans l’initiative Medlink, portée par des partenaires publics et privés, notamment Sonelgaz en Algérie et Edison côté italien. Il vise à sécuriser des débouchés pour les énergies renouvelables algériennes, tout en répondant aux exigences croissantes de l’Europe en matière d’électricité décarbonée.

Une ambition verte soutenue par des capacités croissantes
Ce grand chantier est rendu possible par l’essor rapide de la production solaire nationale. L’Algérie s’est fixé un objectif de 15 000 mégawatts d’ici 2035, avec déjà 3 200 MW en cours de développement. Des centrales sont en construction dans les Hauts Plateaux et le sud algérien, régions à fort ensoleillement. Le projet est piloté par la Société algérienne des énergies renouvelables (SHAEMS), en partenariat avec des entreprises locales et internationales, avec une volonté de renforcer l’industrie solaire nationale grâce à un taux d’intégration local élevé.
Au-delà de l’Europe, des études de raccordement avec la Libye, l’Égypte et la Mauritanie sont en cours pour créer un réseau électrique africain interconnecté. La coopération énergétique avec l’Europe, notamment l’Italie via le Plan Mattei, repose sur une approche de co-bénéfices : sécurité d’approvisionnement pour l’Europe et développement technologique pour l’Algérie. Par ailleurs, des efforts sont engagés pour moderniser les infrastructures hydrauliques, dont le dessalement de l’eau, partiellement alimenté par les énergies renouvelables, renforçant ainsi une vision durable et intégrée des ressources.