À l’approche du congrès des Républicains, Bruno Retailleau multiplie les déclarations controversées sur l’Algérie et l’islam, suscitant de vives critiques en France comme à l’étranger.
Des tensions ravivées entre la France et l’Algérie
À l’heure où le dialogue entre Alger et Paris peine à se reconstruire, Bruno Retailleau apparaît comme un élément perturbateur. En misant sur une posture musclée pour asseoir sa candidature à la tête du parti Les Républicains, l’actuel ministre de l’Intérieur multiplie les déclarations tranchantes à l’égard de l’Algérie et de l’islam. Sa stratégie, jugée risquée, a été critiquée aussi bien par le président algérien Abdelmadjid Tebboune que par des responsables français comme Jean-Noël Barrot et Emmanuel Macron.
La récente crise diplomatique, ponctuée par l’expulsion mutuelle d’agents consulaires, a encore renforcé l’idée que Retailleau pèse négativement sur les relations bilatérales. Pourtant, malgré les mises au point répétées sur les compétences du Quai d’Orsay, Retailleau continue de défier les équilibres diplomatiques établis.
Bruno Retailleau : Une posture fragilisée par l’actualité dramatique
Le double discours du ministre, à la fois homme d’État et opposant interne, atteint ses limites avec les événements récents. L’assassinat d’un musulman dans une mosquée du Gard a mis à mal l’image qu’il souhaite projeter auprès d’un électorat conservateur. Sa réaction jugée tardive, comparée à sa réactivité dans d’autres drames, a relancé les accusations d’islamophobie. Politiques, religieux et citoyens dénoncent un traitement à deux vitesses.
Des voix comme celles de la députée Sabrina Sebaihi ou du recteur de la mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, rappellent à Retailleau ses devoirs envers tous les Français. Dans son propre camp, des figures comme Laurent Wauquiez contestent sa capacité à incarner à la fois le pouvoir exécutif et la contestation. À deux semaines du congrès LR, la stratégie Retailleau divise, mais pourrait malgré tout l’emmener à la tête du parti, au prix d’une fracture durable avec l’Algérie.
