Pourquoi Bruno Retailleau attaque-t-il l’Algérie avec tant de férocité ? Depuis qu’il est devenu ministre de l’Intérieur, il enchaîne les actions provocatrices et adopte des attitudes de confrontation, contribuant à une montée des tensions diplomatiques à la fois inutile et risquée. Cependant, cette hostilité apparente ne vise pas à défendre les intérêts français ni à protéger le pays : Retailleau est plutôt engagé dans une stratégie de communication, jouant une carte électorale pour booster sa carrière politique.
L’impact néfaste de l’ultra-droite coloniale
Bruno Retailleau est profondément ancré dans une tradition qui consiste à avoir une fixation obsessive sur l’Algérie, une tradition issue des sphères les plus conservatrices de l’extrême droite. Fidèle à Philippe de Villiers, il partage avec son guide une vision désuète et nostalgique d’une France impérialiste, refusant de reconnaître les échecs du colonialisme. Tout comme son modèle, il continue de promouvoir un discours revanchard qui présente l’Algérie comme un adversaire à vaincre, quitte à déformer l’histoire et à négliger les défis actuels.
Se voulant le porte-étendard de l’ordre et de l’autorité, il s’en prend vigoureusement aux accords franco-algériens de 1968, qu’il critique pour leur supposée indulgence envers l’immigration. Cependant, il se trouve confronté à un principe juridique fondamental qu’il choisit d’ignorer : aucun pays ne peut renvoyer un citoyen étranger sans le consentement de son pays d’origine. Son obstination à imposer ces expulsions de manière unilatérale s’avère être une démarche purement idéologique, marquée en outre par un manque de professionnalisme préoccupant.
Une fixation qui dissimule des stratégies de vote
Derrière ses propos belliqueux, les motivations personnelles de Retailleau sont évidentes. Il ne lutte pas pour le bien de la France, mais poursuit ses propres intérêts. Sa tactique est claire : attiser les tensions autour de l’Algérie afin de séduire les bases les plus radicales de l’extrême droite et se positionner comme le leader incontesté de la droite conservatrice. Il joue sur les gains électoraux potentiels. Sa compétition avec Laurent Wauquiez pour le leadership des Républicains le pousse à multiplier les provocations.
Conscient de l’affaiblissement de la droite traditionnelle face au Rassemblement National, Retailleau cherche à attirer ces électeurs en adoptant une ligne plus extrême. Il semble indifférent aux dommages que cela pourrait causer aux intérêts de la France ou aux relations diplomatiques essentielles : son objectif est de renforcer son image de présidentiable.
L’influence des réseaux d’influence et le mécanisme de Bolloré se font sentir

Retailleau reçoit un appui important de la part de médias très conservateurs, en particulier ceux appartenant à l’empire Bolloré, qui ciblaient souvent l’Algérie. Suite à la diversification des partenariats économiques de l’Algérie, qui s’éloigne ainsi de la France, ces médias ont intensifié leurs critiques, cherchant à conserver une influence idéologique sur l’ex-colonie. Retailleau adopte cette approche, espérant en retirer des avantages politiques immédiats.
Toutefois, cette tactique est risquée. En menaçant de remettre en question les accords bilatéraux, il pourrait déclencher une réaction de l’Algérie, nuisant ainsi aux entreprises françaises et aux relations économiques bilatérales. Une crise diplomatique avec l’Algérie serait catastrophique pour la France, mais Retailleau semble indifférent à ces enjeux, préférant risquer les intérêts nationaux pour améliorer sa position dans les sondages.
Un petit calculateur aux ambitions démesurées
En définitive, Retailleau représente le pire visage de la politique : un opportuniste qui n’hésite pas à utiliser un pays entier pour assouvir sa propre ambition de pouvoir. Ses manœuvres désespérées, qui semblent les dernières convulsions d’un empire en déclin, révèlent son incapacité à offrir une vision politique stable et unifiée. Cependant, cela pourrait bien être le sort réservé aux éternels seconds rôles : ayant passé sa carrière dans l’ombre de figures plus dominantes, Retailleau lance une ultime tentative de gloire, quitte à précipiter la France dans une crise superflue et contreproductive.