Dans son livre « Les rives de la mémoire », le journaliste français Jean-Pierre Alkbash évoque la vision de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika de diriger l’État après son retour dans la hiérarchie du pouvoir, deux décennies après son expulsion en 1978, ainsi que la manière dont il a traité le problème identitaire, notamment ce qui est lié à la langue arabe, et la présence de la langue française sur la scène culturelle.
Al-Akbash mentionne qu’il a tenté de dialoguer avec l’ancien président au plus fort de la campagne électorale pour les élections présidentielles de 1999, mais il a fait valoir qu’il était préoccupé par la course électorale et lui a promis qu’il serait le premier journaliste à l’interviewer au cas où il parviendrait à gagner la course et à occuper le trône du palais El Mouradia.
Le journaliste, né en Algérie, et précisément à Oran, de parents juifs aux pieds noirs, raconte : « Après la mort de Boumedienne en 1978, Bouteflika est tombé dans l’humiliation et s’est exilé. Vous ne savez pas où il était ? Pour moi, il a disparu… Vingt ans plus tard, exactement en 1999, il est réapparu comme candidat du régime à la présidence. Je voulais le rencontrer et j’ai demandé à mon assistant de contacter son équipe de campagne.
Le journaliste français confirme que l’ancien président était « soucieux de sauver la politique de réconciliation et de concorde civile. Et pour accomplir cette tâche énorme, il comptait sur l’aide de la France.
Le journaliste enchaîne sur les scènes de sa rencontre avec l’ancien président Bouteflika en disant : Nous avons passé quatre ou cinq heures ensemble, il m’expliquait la politique qu’il comptait mener pendant son mandat électoral. Il voulait développer les relations culturelles avec la France. Il s’oppose à l’arabisation, et s’engage à faire venir des enseignants français, à relancer l’économie nationale et à attirer les investissements étrangers… C’est ce qu’il espère… Il attend aussi une aide militaire de la France.