L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été condamné à 5 ans de prison en Algérie. Une décision qui suscite une vive réaction de la France et attise les tensions diplomatiques.
Boualem Sansal condamné en Algérie : Un verdict qui fait réagir Paris
Le tribunal de Dar El Beïda (Alger) a tranché : Boualem Sansal, 76 ans, écrivain franco-algérien, a été condamné, ce jeudi 27 mars, à 5 ans de prison ferme et 500 000 dinars d’amende. Arrêté en novembre dernier à son retour de France, il était poursuivi pour atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué et actes susceptibles de nuire à l’économie nationale.
Quelques heures après l’annonce du verdict, le ministère français des Affaires étrangères a vivement réagi. « Nous déplorons la condamnation à une peine de prison ferme de notre compatriote Boualem Sansal », a déclaré un porte-parole du Quai d’Orsay, avant d’appeler à « une issue rapide, humanitaire et digne à cette situation ». Une déclaration qui pourrait encore accentuer les tensions entre Alger et Paris.
Une condamnation au cœur des tensions algéro-françaises
L’arrestation de Sansal survient dans un climat déjà explosif entre l’Algérie et la France. En juillet dernier, Paris a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, une décision considérée comme une trahison par Alger. Le passé de Sansal ne joue pas en sa faveur. Proche des cercles extrémistes en France, il a publiquement remis en cause les frontières de l’Algérie et soutenu les thèses expansionnistes du Maroc.
De plus, lors de son procès, des contacts avec des diplomates français ont été évoqués, renforçant la suspicion des autorités algériennes. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a même déclaré en février : « Boualem Sansal est un problème pour ceux qui l’ont créé. Il n’a pas encore livré tous ses secrets. C’est une affaire scabreuse visant à se mobiliser contre l’Algérie. »
Un dossier explosif qui divise
D’un côté, les défenseurs de Sansal le considèrent comme une victime d’un régime autoritaire. De l’autre, Alger voit en lui un instrument de déstabilisation manipulé par des intérêts étrangers. Cette affaire s’inscrit dans une dynamique plus large de confrontation entre l’Algérie et la France, où chaque décision judiciaire devient un enjeu diplomatique.