Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris, a accueilli l’historien Benjamin Stora dans un podcast diffusé récemment. Durant cet échange, Stora a partagé ses expériences sur ses 50 années de travail autour de l’histoire de l’Algérie, et a aussi révélé ses contributions à la réconciliation mémorielle entre l’Algérie et la France. Il a indiqué que dès 2016, Emmanuel Macron, alors candidat à la présidence, est venu solliciter ses conseils.
Stora lui a recommandé de privilégier des actions symboliques, une approche qu’Emmanuel Macron a acceptée. Cela a conduit à la rédaction de son célèbre rapport sur les mémoires de la colonisation rendu en janvier 2021.
Défis et Critiques Suite au Rapport

Après la publication de ce document, Benjamin Stora a été la cible de critiques, impactant son moral. Il souligne son passé et les initiatives qu’il avait proposées, telle que la reconnaissance des figures comme Maurice Audin et Ali Boumendjel. S’il a suggéré de rendre hommage à Mouloud Feraoun à Alger, sa recommandation n’a pas toujours abouti. Concernant Gisèle Halimi, l’historien exprime sa déception vis-à-vis de la pétition qui a perturbé son entrée au Panthéon.
Certaines critiques portaient également sur l’absence d’une commission élargie. En 2022, Stora a rejoint une commission mixte d’historiens, initiée par Abdelmadjid Tebboune, pour un travail de longue haleine. Malheureusement, Benjamin Stora note que les tensions politiques ont interrompu ces efforts scientifiques.
Perspective sur l’Avenir de la Réconciliation
Benjamin Stora évoque une opportunité pour l’avenir grâce à cette commission, bien qu’aujourd’hui à l’arrêt, laissant espérer une reprise éventuelle des travaux. Il note un intérêt croissant en Afrique, particulièrement parmi la jeunesse désireuse de réappropriation historique. Pour lui, le défi majeur de la France réside dans la capacité à aborder le passé pour mieux avancer vers l’avenir.