La Banque mondiale a récemment publié son rapport pour l’année 2025, et il offre une vision claire et parfois surprenante de l’avenir économique de plusieurs pays, dont l’Algérie. Pour beaucoup d’Algériens, comprendre la trajectoire économique du pays n’est pas qu’un sujet technique : c’est directement lié à l’emploi, au pouvoir d’achat, et à la vie quotidienne. Que dire alors les chiffres de la Banque mondiale ? Eléments de réponse dans cette édition du mercredi 04 juin 2025.
Banque mondiale 2025 : Une croissance annoncée pour l’Algérie mais avec des nuances
Selon ce rapport de la Banque mondiale, l’économie algérienne devrait connaître une croissance modeste au cours l’année 2025, estimée à environ 2,3 %. Si cela peut sembler encourageant au premier abord, ce taux est en fait plus faible que celui de 2024, qui s’élevait à 3,8 %. On observe donc un ralentissement.
En Algérie, comme dans beaucoup de pays exportateurs de pétrole, les variations des cours mondiaux de l’or noir influencent directement le budget de l’État. Alors quand ces revenus chutent ou deviennent moins prévisibles, cela oblige le gouvernement à revoir ses plans de dépenses et d’investissements.
Qu’en est-il de l’inflation et du pouvoir d’achat ?
Encore un sujet qui touche directement la population au quotidien : l’inflation. D’après les experts, l’Algérie devrait enregistrer un taux d’inflation de 7,5 % en 2025. Autrement dit, les prix continueront à grimper, même si la hausse est légèrement moins forte qu’en 2024.
Mais soyons honnêtes : même un ralentissement de l’inflation reste difficile à supporter pour les familles. La nourriture, les transports, l’énergie… tout coûte plus cher et l’augmentation des salaires ne suit pas toujours. Résultat : le pouvoir d’achat est sous pression, et cela affecte la consommation des ménages, un moteur essentiel de la croissance économique.
Les défis structurels restent nombreux
L’économie algérienne ne se résume pas à une simple courbe de croissance. Derrière les chiffres, il y a une réalité plus complexe. La Banque mondiale insiste sur plusieurs défis de fond auxquels le pays doit faire face s’il veut assurer un avenir plus stable et plus prometteur.
- Diversification économique : Le pays reste encore trop dépendant des hydrocarbures. L’industrialisation et le développement de secteurs comme l’agriculture, les services ou le tourisme sont insuffisants.
- Chômage élevé, surtout chez les jeunes : Beaucoup de jeunes diplômés peinent à trouver un emploi stable, ce qui alimente un sentiment de frustration dans la société.
- Cadre règlementaire rigide : La bureaucratie et les lenteurs administratives freinent l’investissement privé, local et étranger.
Des pistes pour redresser la barre
Alors, que faut-il faire pour améliorer la situation ? La Banque mondiale suggère plusieurs pistes pour aider l’Algérie à tirer parti de ses atouts. Voici quelques suggestions clés :
- Réduire la dépendance aux hydrocarbures : Cela veut dire investir davantage dans d’autres secteurs et encourager la production locale.
- Favoriser l’emploi productif : Notamment dans l’agriculture moderne, les services numériques et les industries à forte valeur ajoutée.
- Améliorer la gouvernance économique : Avec plus de transparence, moins de bureaucratie et une meilleure gestion des ressources publiques.
L’objectif ? Poser les bases d’un modèle économique plus solide, plus équitable et capable de résister aux chocs extérieurs, comme une chute brutale du prix du pétrole ou une crise sanitaire.
Et si l’Algérie misait sur l’innovation ?
Dans un monde de plus en plus connecté, l’innovation et la transformation numérique offrent des opportunités énormes. L’Algérie a une jeunesse talentueuse, bien formée, connectée. Elle pourrait devenir un acteur majeur dans les technologies, les énergies renouvelables, ou même l’industrie pharmaceutique locale. Il ne manquerait qu’un accompagnement réel de la part des pouvoirs publics pour libérer ce potentiel.