Quinze jours après la cérémonie, la publication des votes du Ballon d’Or africain 2025 éclaire les coulisses d’un sacre sans débat… et d’un classement riche en surprises. Si Achraf Hakimi s’est imposé avec une avance considérable, l’analyse détaillée révèle des logiques régionales, des élans patriotiques assumés et des absences qui interrogent.
Hakimi intouchable, une victoire sans appel
Le verdict est net. Avec 533 points, Achraf Hakimi domine largement ses poursuivants. Mohamed Salah suit à 317 points, devant Victor Osimhen (240 points). Cette hiérarchie de tête, conforme aux performances européennes de la saison, consacre Hakimi comme la référence continentale et confirme un large consensus sportif.
Derrière le podium, une hiérarchie chamboulée
C’est au-delà du trio de tête que les votes surprennent. Le Congolais Fiston Kalala Mayele se hisse à la 5ᵉ place (112 points), tandis que le Marocain Oussama Lamlioui intègre le Top 6 (95 points). Deux joueurs évoluant sur le continent africain, propulsés par un soutien massif de fédérations d’Afrique centrale, orientale et de l’océan Indien, sensibles à leurs performances locales plutôt qu’à la vitrine européenne.
L’Algérie et la polémique de l’abstention
L’un des faits marquants concerne l’Algérie : ni le sélectionneur national ni le capitaine n’ont pris part au vote. Une absence qui alimente les interprétations, dans un contexte de rivalité sportive avec le Maroc. Seul le bulletin du représentant des médias algériens a été comptabilisé… en faveur d’Hakimi.
Votes patriotiques et logiques régionales
Le scrutin a aussi mis en lumière des choix assumés. Au Sénégal, le sélectionneur Pape Thiaw a placé Pape Matar Sarr en tête, tandis que le capitaine Kalidou Koulibaly a privilégié Iliman Ndiaye. Des votes patriotiques qui contrastent avec le classement final, où les deux joueurs terminent hors du Top 5, illustrant l’influence persistante des affinités nationales dans un vote pourtant à pondération égale.
Le Ballon d’Or Africain 2025 consacre un champion incontestable, mais ses votes racontent surtout une Afrique du football plurielle, tiraillée entre excellence individuelle, fierté locale et équilibres géopolitiques.