Le nombre de détenus algériens inscrits au Bac explose en 2025. Découvrez les dessous d’un phénomène qui bouscule les codes de la réinsertion carcérale.
Un chiffre choc : 5 600 détenus passent le Bac en 2025 !
C’est un tournant silencieux mais puissant dans les prisons algériennes : 5 600 détenus s’apprêtent à passer le Bac cette année, un chiffre record qui dépasse les 5 482 candidats de l’année précédente. En parallèle, 4 800 prisonniers visent le Brevet (BEM). Derrière ces statistiques impressionnantes, une question essentielle : le Bac en prison est-il le début d’une vraie seconde chance ou une simple vitrine ?
Selon Mohamed Berkoun, directeur adjoint des programmes de réinsertion, « le Bac est devenu un outil fondamental dans notre stratégie de réhabilitation. » Cette montée en puissance du premier diplôme universitaire dans les centres pénitentiaires est révélatrice d’une mutation lente mais profonde de l’approche carcérale en Algérie.
Le Bac comme tremplin de réinsertion ou écran de fumée ?
Les murs des prisons laissent désormais place aux tableaux et aux cahiers. Le Bac devient un véritable objectif éducatif pour des milliers de détenus. Ce choix stratégique s’inscrit dans une politique globale de réinsertion : cours du soir, formations professionnelles, accompagnement psychologique…
+10,5 % d’inscriptions au Brevet entre 2024 et 2025
Le Bac n’est plus un luxe, mais un levier de transformation sociale
Mais au-delà des chiffres, combien de ces détenus décrochent réellement leur Bac ? Et surtout, que deviennent-ils ensuite ? Sans accompagnement post-carcéral solide, ces efforts risquent d’être vains. La vraie question reste posée : le Bac en prison garantit-il vraiment un nouveau départ ?
L’Algérie mise sur l’éducation carcérale : le Bac comme symbole
À travers ce pari éducatif, l’Algérie assume une vision : la prison doit préparer à un retour digne dans la société. Le Bac y devient bien plus qu’un diplôme : c’est un symbole de rédemption, un acte de foi en l’humain. Lors du 2ᵉ colloque national sur la santé mentale en milieu carcéral à Guelma, le message était clair : “Le Bac peut être une passerelle vers la liberté mentale, pas seulement physique.”