En France, la récente décision du Sénat de supprimer l’Aide médicale d’État (AME) a déclenché un débat animé. Initialement mise en place en 2000 pour offrir des soins aux migrants sans-papiers, l’AME est remplacée par une Aide médicale d’urgence, entraînant des réactions divergentes au sein de la société.
Cette mesure, adoptée dans le cadre d’une nouvelle loi sur l’immigration, a suscité des critiques de la part des professionnels de la santé et des défenseurs des migrants. Le gouvernement, bien que confronté à une opposition dominante de la droite au Sénat, défend le maintien de l’AME dans sa forme originale. La Première ministre, Élisabeth Borne, a mandaté des experts pour rédiger un rapport sur l’AME, dont les conclusions seront présentées à l’Assemblée nationale en décembre.
Au cœur du débat se trouve la question de l’impact de l’AME sur l’immigration. Certains sénateurs évoquent le « tourisme médical », tandis que des experts, se basant sur une enquête de l’Irdes, réfutent cette idée, soulignant que la santé est rarement un motif majeur de migration.
En termes de coûts, souvent au centre des critiques, l’AME a représenté environ 1,2 milliard d’euros en 2022, soit 0,5 % du budget santé de l’Assurance maladie. Bien que le coût ait augmenté en raison de l’augmentation du nombre de bénéficiaires, il reste relativement modéré par rapport à l’ensemble du budget de la santé.
La suppression de l’AME en France met en lumière les enjeux financiers et sociétaux entourant la prise en charge médicale des migrants sans-papiers, tout en interrogeant sur l’impact réel de ce dispositif sur les flux migratoires.