L’Algérie veut le retour de ses bien. Elle veut en effet, le rapatriement des biens transférés à l’étranger par des oligarques et anciens responsables condamnés par la justice dans des affaires de corruption. D’ailleurs, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a évoqué le sujet dans un entretien accordé à Al Jazeera Podcast. Les détails dans cette édition du jeudi 06 avril 2023.
En effet, l’’Etat algérien veut récupérer les biens mal acquis transférés à l’étranger. Elle mise donc sur la coopération entre l’Algérie et l’Union européenne. Rappelons dans ce contexte que lors de sa visite en Algérie en mars dernier, le vice-président de la Commission européenne et son Haut représentant pour la politique étrangère, Joseph Borell, avait fait état de la disposition de l’UE à coopérer avec l’Algérie sur la question de la restitution des biens détournés.
Par conséquent, selon Abdelmadjid Tebboune, c’est un « devoir » pour les Européens de coopérer avec l’Algérie dans ce dossier « car toutes les opérations de transfert illégal de l’argent algérien se sont faites vers leurs pays et les comptes se trouvent chez eux ». Les transferts se sont faits vers « tous les pays européens, particulièrement les pays méditerranéens, la France, Espagne Belgique, Suisse, Luxembourg », a-t-il précisé.
D’ailleurs, cette coopération porte peu à peu ses fruits. En effet, selon le chef de l’Etat, l’Espagne a accepté de restituer à l’Algérie trois hôtels appartenant à un oligarque algérien. Il s’agit de des hôtels de luxe classés 5 étoiles. Interrogé s’il s’agit de Ali Haddad, le président a simplement répondu : « Je ne cite pas les noms ». Il a désigné l’oligarque en question par « ce monsieur-là ». A noter que Ali Haddad, ex-magnat algérien des travaux publics, est connu pour posséder également des hôtels de luxe en Espagne.
Pour rappel, le 27 décembre dernier, le ministre de la Justice, Abderrachid Tebbi, avait listé les biens récupérés après des décisions définitives de confiscation prononcées par la justice, d’une valeur équivalente à 20 milliards de dollars. Rappelons aussi que l’Espagne était l’une des destinations privilégiées des fonds algériens détournés. Depuis mars 2022, l’Algérie et l’Espagne sont en crise politique à cause du changement de position de Madrid sur la question du Sahara occidental. En juin de la même année, l’Algérie a suspendu le traité d’amitié et de bon voisinage qui la liait à l’Espagne et le commerce entre les deux pays est pratiquement bloqué depuis cette date.