Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’étonne d’être au centre de l’attention médiatique algérienne. Pourtant, ses prises de position répétées contre l’Algérie semblent avoir jeté de l’huile sur le feu d’une crise diplomatique persistante.
Une crise diplomatique attisée par des gestes controversés de Bruno Retailleau
Alors que l’Algérie a décidé d’expulser douze agents consulaires français suite à l’arrestation d’un de ses représentants en France, Bruno Retailleau s’est déclaré « cible principale » de cette réaction, tout en minimisant sa propre responsabilité. Cependant, ce sont ses nombreuses déclarations et initiatives jugées provocatrices par Alger qui ont alimenté une détérioration continue des relations bilatérales. Dès sa nomination en septembre, le ministre français a multiplié les critiques ouvertes à l’égard de l’Algérie, affichant clairement une volonté d’affronter les pays qu’il juge « récalcitrants » sur les questions migratoires.

Une posture assumée, mais contre-productive
En dénonçant l’Algérie pour son refus de délivrer des laissez-passer consulaires, et en liant régulièrement faits divers et politique migratoire, Retailleau s’est inscrit dans une logique de confrontation. Il a notamment repris à son compte les thèses d’anciens diplomates réputés pour leur ligne dure, appelant même à revoir les accords bilatéraux sur l’immigration. Cette posture a non seulement été critiquée par la gauche française, mais a aussi été désignée par les autorités algériennes comme un obstacle majeur à tout processus de réconciliation. Pour Alger, Retailleau n’est pas un interlocuteur neutre, mais un symbole d’une hostilité ouverte, utilisé à des fins de positionnement interne au sein du parti Les Républicains.