Les exportations de blé français vers l’Algérie se sont effondrées, laissant place à la Russie et l’Ukraine. Une rupture historique aux enjeux diplomatiques et économiques majeurs.
Chute des exportations de blé français vers l’Algérie
Jusqu’en 2024, l’Algérie était le principal importateur de blé français. Toutefois, cette relation commerciale semble s’être interrompue radicalement, aucune importation de la céréale française n’ayant eu lieu depuis lors. Historique fournisseur, la France répondait autrefois à 80 % des besoins en blé de l’Algérie. Les tensions politiques et la concurrence des nations de la mer Noire sont les principales causes de ce bouleversement dans les échanges.
Impact diplomatique et concurrence internationale
Entre 2019 et 2024, les exportations françaises de blé vers l’Algérie ont chuté drastiquement. Auparavant, la France livrait environ 5 millions de tonnes en 2019, générant environ un milliard d’euros. Cependant, depuis deux ans, aucune cargaison n’a été envoyée. Xavier Cassedanne, un expert du secteur céréalier au Crédit Agricole, a confirmé cette interruption dans le média Pleinchamp. La détérioration des relations franco-algériennes s’est intensifiée après que le Président Macron a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
L’essor des fournisseurs de la Mer Noire
Face au désengagement français, l’Algérie s’est orientée vers d’autres producteurs, notamment la Russie et l’Ukraine. En juillet 2025, un appel d’offres de l’Office algérien interprofessionnel des céréales a conduit à l’achat de blé exclusivement de la mer Noire et de la Baltique. Les exportations françaises étant absentes de cet appel, la France perd sa mainmise sur le marché nord-africain en faveur de concurrents proposant des prix attractifs.
Selon le ministère américain de l’Agriculture, la Russie a consolidé sa présence en Afrique du Nord, représentant 42 % des importations céréalières, contre 25 % pour l’Union européenne. La France, confrontée à l’absence du marché algérien, doit alors diversifier ses exportations pour éviter une accumulation de stocks, surtout avec une production prévue de 33 millions de tonnes pour 2025-2026.