Vendredi 18 juillet, une nouvelle édition des échanges périodiques entre le président algérien Abdelmadjid Tebboune et les médias nationaux a été diffusée en différé par les chaînes de télévision et radios publiques. La tenue du président, voutée et avachie, reflétait visiblement l’état des tensions politiques, sociales et économiques du pays.
Cette fois-ci, contrairement à ses habituels entretiens télévisés, Tebboune a été confronté à des questions plus pressantes de la part des journalistes. Le point culminant de l’interview a été atteint lorsque Mohamed Ousmani, directeur de l’information d’Ennahar TV, a contesté la rigidité des principes diplomatiques du président, l’accusant de contribuer aux échecs répétés de l’Algérie, surtout concernant la question du Sahara marocain.
Tebboune, pris de court par la franchise de la question
A défié Ousmani de nommer ces échecs, mais le journaliste a préféré souligner l’importance du pragmatisme dans le maintien de relations de bon voisinage. En réponse, le président a défendu avec fermeté son soutien au Polisario, affirmant que le Sahara occidental jouissait d’une reconnaissance considérable à l’échelle internationale. Par ailleurs, un autre moment tendu s’est produit lorsque Ousmani a interrogé Tebboune sur les détails d’un prétendu investissement malaisien de 20 milliards de dollars en Algérie.
La réponse vague de Tebboune, mentionnant simplement le secteur de l’industrie
A illustré une certaine évasivité. Un second journaliste, rédacteur en chef chez Ifrikya FM, a abordé la perception d’isolement de l’Algérie sur les scènes régionale et mondiale, image souvent relayée par les médias internationaux. Tebboune a rejeté cette idée, l’attribuant à des manipulations des adversaires de l’Algérie. Dans le contexte de tensions avec le Niger et sans mentionner explicitement la crise avec la France, Tebboune a critiqué le Niger pour son soutien aux acteurs politiques au Mali, rappelant l’ambassadeur algérien en signe de mécontentement.
En ce qui concerne les nouvelles taxes américaines, le président a adopté une position conciliante, reconnaissant le droit souverain des États-Unis à gérer leur politique fiscale. Tebboune a aussi exprimé un optimisme de façade en discutant de l’avancement de son programme de gouvernement, tout en minimisant les risques économiques liés à la dépendance aux hydrocarbures, malgré une dépendance avérée de 96% à ces ressources.
Il a mis en avant les efforts pour propulser le secteur des start-ups, prévoyant une augmentation significative de leur nombre d’ici à 2029. Ces interactions révèlent des fissures dans l’habituelle présentation contrôlée de Tebboune, laissant entrevoir un président physiquement diminué et confronté à un isolement croissant de l’Algérie, malgré une résistance persistante de certains journalistes à ignorer ces réalités incontournables.