Il est incontestable que depuis plus de six décennies, depuis l’avènement de l’indépendance de l’Algérie en 1962, on pouvait raisonnablement espérer une amélioration des relations entre l’Algérie et la France. Cependant, au lieu d’un apaisement, les tensions semblent s’être constamment accrues au fil des ans.
Les vestiges de l’histoire coloniale continuent de hanter les relations bilatérales entre ces deux nations. Un épisode mémorable s’est déroulé lors de la visite du ministre de l’Intérieur français, Nicolas Sarkozy, en Algérie à l’automne 2006. Depuis les étages de la casbah, des jeunes Algériens descendaient précipitamment les escaliers en clamant leur désir pressant d’obtenir des visas pour la France. Cette scène poignante témoigne de l’attrait persistant de l’ancienne puissance coloniale.
Le président Abdelaziz Bouteflika, en compagnie de son homologue français, exprima sa colère en constatant que les Algériens étaient devenus des « râleurs », une caractéristique qu’il comparait ironiquement aux Français. Il imputait cet état de fait à l’héritage laissé par la colonisation française en Algérie.
Malgré une baisse temporaire des demandes de visas durant la crise sanitaire liée au Covid-19, l’attrait de la France n’a pas fléchi. L’Algérie conserve sa place prédominante en termes de demandes de visas pour la France, avec plus de 2,6 millions de ressortissants algériens installés en France.
En 2021, pas moins de 9 364 demandes de visas ont été enregistrées, attestant de la persistance de liens profonds entre les deux nations, malgré les décennies qui se sont écoulées depuis l’indépendance.
Les raisons de cette fascination pour la France sont multiples, allant des liens familiaux aux perspectives économiques. Toutefois, il est essentiel de reconnaître que l’histoire complexe et parfois douloureuse entre les deux pays continue d’influencer leurs relations. Afin de comprendre les dynamiques actuelles, il est impératif de se plonger dans ce passé marqué par la colonisation, dont les répercussions sont encore palpables de nos jours.