Algérie– Alors que la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc est consommée, les deux pays se sont vaillamment critiqués à l’assemblée générale de l’ONU sur la question Sahraoui, par leurs représentants à savoir Ramtane Lamamra et nasser Bourita.
« Le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination est inaliénable, non négociable et imprescriptible », a déclaré le ministre algérien des affaires étrangères assurant que sa nation, « pays pivot », ne cherchait qu’à œuvrer « pour la paix et la coopération » dans la région. Quant au chef de la diplomatie marocaine qui s’est exprimé à l’ONU via une vidéo pré enregistrée, selon lui, « le calme règne aujourd’hui au Sahara », évoquant les récentes élections au Sahara occidental, avec « une participation record ». Nasser Bourita a estimé qu’elle « prouvait que les habitants du Sahara marocain sont très attachés à leur intégrité territoriale au sein du Maroc ».
Le Maroc accuse l’Algérie
L’Algérie, « responsable de la création et de la poursuite de ce conflit », doit « endosser pleinement ses responsabilités », a-t-il ajouté, en réclamant, allusion aux indépendantistes du Front Polisario établis sur le territoire algérien, qu’Alger arrête de protéger « un groupe armé séparatiste en violation flagrante du droit international humanitaire », selon Nasser Bourita. Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, en raison « d’actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée » et regrettée par Rabat. Le 22 septembre, Alger a enfoncé le clou en décrétant la fermeture « immédiate » de son espace aérien à tous les avions marocains.
Le conflit du Sahara occidental oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, depuis le départ du colonisateur espagnol dans les années 1970. Rabat, qui contrôle près de 80% du territoire, s’en tient à une proposition de plan d’autonomie sous sa souveraineté pour cette région. Les négociations sous l’égide de l’ONU entre le Maroc et le Polisario, auxquelles participent l’Algérie et la Mauritanie, sont interrompues depuis le printemps 2019 et la démission de l’émissaire de l’ONU chargé du dossier, l’ex-président allemand Horst Kohler.