Depuis plusieurs décennies, le bras de fer entre Algérie et Maroc freine durablement la dynamique du Maghreb. Ce Algérie – Maroc sans issue pèse sur la coopération régionale, l’intégration économique et les perspectives communes, malgré un potentiel souvent souligné par les acteurs internationaux.
Une frontière fermée, symbole d’un blocage ancien
La frontière terrestre, close depuis 1994, reste l’un des signes les plus visibles de ce duel. L’arrêt des flux humains et commerciaux a transformé un axe naturel d’échanges en ligne de fracture. Familles séparées, commerce transfrontalier quasi inexistant et corridors logistiques à l’arrêt : le Algérie – Maroc a un coût social et économique immédiat. Plusieurs analyses rappellent que le commerce intra-maghrébin figure parmi les plus faibles au monde, un indicateur directement lié à cette absence de relations normalisées.
L’intégration maghrébine entravée
Avec plus de 100 millions d’habitants, des ressources énergétiques majeures et une position stratégique face à l’Europe, le Maghreb dispose d’atouts considérables. Pourtant, l’absence de coordination entre Alger et Rabat limite les projets structurants, de l’énergie aux transports. Des institutions comme la Banque mondiale estiment régulièrement que les pertes liées au manque de coopération se chiffrent en milliards de dollars. Créée en 1989, l’Union du Maghreb arabe n’a quasiment jamais fonctionné à plein, entravée par les divergences politiques persistantes au cœur du Algérie – Maroc.
Une rivalité aux effets diplomatiques élargis
Au-delà des frontières, cette confrontation influence les choix stratégiques. Alliances distinctes, partenariats concurrents et positions divergentes sur les dossiers régionaux réduisent la capacité du Maghreb à parler d’une seule voix. Même sur des enjeux communs — sécurité, lutte contre les trafics ou stabilité du Sahel — la coordination reste limitée, chaque capitale avançant selon ses priorités.
Les populations, premières impactées
Ce sont les citoyens qui subissent le plus concrètement cette situation. Mobilité réduite, opportunités économiques freinées, échanges culturels limités : le quotidien est marqué par les conséquences du Algérie – Maroc. À long terme, ces blocages nourrissent des perceptions négatives, compliquant tout rapprochement futur, pourtant rendu possible par de profondes proximités culturelles et historiques. Faute de dialogue durable, le Maghreb avance en ordre dispersé, laissant passer des opportunités majeures dans un monde dominé par les blocs régionaux.
