La crise diplomatique entre l’Algérie et le Maroc a entraîné une chute historique de leurs échanges commerciaux, atteignant le niveau le plus bas depuis 1999. Analyse détaillée et chiffres clés dans cette édition du vendredi 21 juin 2024.
Effondrement des échanges commerciaux entre l’Algérie et le Maroc
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et le Maroc ont atteint en 2023 leur niveau le plus bas depuis 1999, marquant une baisse spectaculaire due à la crise politique et à la rupture des relations diplomatiques en 2021. Cette détérioration des relations, principalement causée par le différend sur la question du Sahara occidental, a eu un impact significatif sur les économies des deux pays.
Chiffres clés : une baisse de 62% en 2023
Selon le média Asharq Business, le volume des échanges commerciaux entre les deux nations a chuté de 62% en 2023, pour s’établir à seulement 130 millions de dollars. Ce chiffre représente une réduction drastique par rapport aux 695 millions de dollars enregistrés en 2021, dont 580 millions étaient des importations marocaines en provenance d’Algérie. Les importations de Rabat depuis Alger n’ont pas dépassé 65,3 millions de dollars en 2023, une baisse de 61% par rapport à l’année précédente. De leur côté, les exportations marocaines vers l’Algérie ont diminué de 18%, atteignant 65,7 millions de dollars.
Échanges Alger-Rabat : du gaz aux dattes
Autrefois dominées par les exportations de gaz naturel algérien vers le Maroc, les relations commerciales entre les deux pays se sont transformées. Aujourd’hui, ce sont les dattes qui représentent le principal produit exporté de l’Algérie vers le Maroc. En 2023, le Maroc a importé pour 44 millions de dollars de dattes algériennes, soit 67% de la valeur totale des importations en provenance d’Algérie. En revanche, les importations algériennes se composent principalement d’épices, de verre et de plastique.
Conséquences économiques pour le grand maghreb
Cette situation de blocage commercial engendre un gâchis économique important, non seulement pour l’Algérie et le Maroc, mais aussi pour l’ensemble de la région du Grand Maghreb. Le FMI souligne que l’intégration économique des pays du Maghreb pourrait accroître la croissance de chaque pays d’environ un point à long terme. Cependant, des considérations géopolitiques et des politiques économiques restrictives continuent d’entraver ces possibilités d’intégration. L’Algérie, riche en ressources énergétiques, et le Maroc, grand exportateur d’engrais et de phosphates, pourraient bénéficier grandement d’une coopération renforcée.
Opportunités manquées et perspectives d’avenir
Malgré les opportunités de coopération, la crise diplomatique persistante entre l’Algérie et le Maroc continue de freiner le développement économique de la région. Une amélioration des relations diplomatiques pourrait ouvrir la voie à une intégration économique plus étroite, permettant aux deux pays de tirer pleinement parti de leurs ressources complémentaires. Pour l’instant, les échanges commerciaux restent à un niveau historiquement bas, affectant négativement les économies des deux pays et limitant les perspectives de croissance régionale.