L’Algérie progresse significativement vers une véritable économie bancaire et une lutte efficace contre le commerce informel et ses effets secondaires, tels que le blanchiment d’argent. L’interdiction d’utiliser de l’argent liquide pour certaines transactions financières est désormais en vigueur avec la publication de la loi qui la met en place.
La loi de finances pour 2025 a été publiée le dimanche 29 décembre dans le Journal officiel, ce qui marque la dernière étape pour l’entrée en vigueur de ses dispositions. Les transactions qui doivent dorénavant être effectuées par des moyens autres que l’argent liquide comprennent celles liées à l’immobilier, aux véhicules, aux bateaux de plaisance et aux contrats d’assurance obligatoire.
L’article 207 de la LF 2025 précise que cette disposition entre en vigueur à partir de la date de publication de cette loi. Il est mentionné que les transactions mentionnées doivent être effectuées par des moyens autres que l’argent liquide, à travers les réseaux bancaires et financiers.
Cela concerne les détails des transactions suivantes :
les transactions immobilières pour les propriétés construites et non construites, les ventes effectuées par les concessionnaires et distributeurs de véhicules, de machines et d’équipements industriels, les achats de yachts et de bateaux de loisirs, ainsi que les polices d’assurance obligatoires.
Il est indiqué à la fin de l’article que les modalités d’application de cet article seront déterminées par la réglementation.
Quelles sont les conséquences de l’interdiction des paiements en espèces sur les activités concernées ?
Il est clair qu’il y a une volonté de combattre le blanchiment d’argent, les transactions financières illégales et l’évasion fiscale. Les activités visées, à l’exception peut être de l’assurance, sont celles qui permettent facilement de légitimer l’argent provenant de sources informelles ou douteuses.
De nombreux commerçants non déclarés et autres trafiquants utilisent l’achat de propriétés, de bateaux de loisirs ou de véhicules pour blanchir leur argent. La possibilité de payer en espèces est également exploitée par certains vendeurs légitimes pour dissimuler une partie de leurs revenus au fisc.
Bien que cette mesure soit bénéfique à bien des égards, elle suscite néanmoins des inquiétudes quant à l’impact de son application sur les activités concernées, en particulier celle de l’assurance automobile obligatoire qui affecte un large public.
L’industrie immobilière en Algérie est en pause
Malgré la présence d’une vingtaine de millions de cartes bancaires et postales en circulation, et un nombre équivalent, si ce n’est plus, de comptes actifs, l’adoption du paiement bancaire et électronique reste lente. Ce retard est dû à des habitudes bien ancrées, un manque de confiance, une méconnaissance des nouveaux terminaux ou simplement l’absence de tels outils, comme les terminaux de paiement électronique (TPE) dans de nombreux commerces et services.
Selon les dernières données fournies en novembre par le ministre des Finances Laaziz Fayed, seulement 58 000 TPE étaient recensés à travers le pays jusqu’à fin août 2024, pour plus d’un million de commerçants. Durant la même période, le nombre de transactions électroniques a atteint 490 000, pour une valeur totale de 4 milliards de dinars. Les acteurs du secteur immobilier, y compris les assureurs, les promoteurs et les agents immobiliers, craignent une aggravation de la crise qui frappe le marché immobilier algérien.
L’interdiction des paiements en espèces oblige désormais les acheteurs, résidents ou non, à passer par leurs banques pour acheter des biens immobiliers. Les banques refusent les dépôts d’argent dont l’origine n’est pas clairement identifiée, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent. Cette mesure affectera également les Algériens vivant à l’étranger qui achètent des biens immobiliers en Algérie, souvent en utilisant le marché noir pour convertir leurs euros ou dollars, puis en effectuant leurs transactions en espèces.
A partir du 1er janvier, ils devront ouvrir un compte bancaire en Algérie, ce qui exigera à la traçabilité de leurs fonds. Ils n’auront d’autre choix que d’échanger leurs devises sur le marché bancaire algérien.
Pourrons nous payer par carte bancaire la taxe foncière, entre autre, aux impôts ????