Les restrictions sur les importations de gaz en provenance de Russie ont déclenché une refonte majeure du secteur énergétique européen. En réaction, l’Algérie s’affirme progressivement en tant que fournisseur crucial pour pallier le manque. Avec ses infrastructures robustes et ses capacités d’export, elle se présente comme un partenaire stratégique pour la sécurité énergétique du continent européen.
Le renforcement des relations entre l’Algérie, l’Italie et l’Espagne
En raison du conflit en Ukraine et des sanctions européennes sur le gaz russe, la dynamique énergétique continentale a subi des changements notables. L’Italie et l’Espagne ont ainsi augmenté leurs importations en provenance de l’Algérie, qui dispose déjà de systèmes de transport performants. Aujourd’hui, l’Algérie est devenue le second fournisseur de gaz par pipeline vers l’Union européenne.
Les réseaux de gazoducs TransMed et Medgaz, respectivement en direction de l’Italie et de l’Espagne, permettent un acheminement conjoint de plus de 40 milliards de mètres cubes par an, bien que cette capacité soit actuellement sous-utilisée. En complément, les terminaux de GNL à Arzew et Skikda facilitent les exportations vers d’autres régions européennes.
Perspectives de croissance et bénéfices environnementaux
D’après les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie relayés par Afrik.com, l’Algérie a exporté 55 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Europe en 2024. Les prévisions indiquent une éventuelle augmentation à 60-65 milliards de mètres cubes d’ici à 2030, soit une croissance de 10 à 15 % par rapport aux niveaux actuels, soutenue principalement par une meilleure utilisation des infrastructures existantes.
Le gazoduc TransMed pourrait voir sa capacité grimper à près de 30 milliards de mètres cubes par an vers l’Italie, tandis que le débit du Medgaz resterait proche de sa capacité optimale de 10 milliards de mètres cubes. Les exportations de GNL vers l’Europe pourraient atteindre environ 20 milliards de mètres cubes.
De plus, le transport par pipeline de gaz algérien génère 40 % d’émissions de CO₂ en moins comparé au GNL américain, grâce aux distances réduites et à l’absence des processus de liquéfaction et de regazéification. Ainsi, pour l’Europe, désireuse de respecter ses engagements climatiques, le gaz algérien représente une solution plus respectueuse de l’environnement.