Avec un excédent commercial record de 8 milliards d’euros face à l’Italie, l’Algérie frappe fort. Derrière ce succès énergétique, des déséquilibres inquiétants persistent. Jusqu’à quand ce modèle tiendra-t-il ?
Une domination énergétique… au goût amer
Les chiffres claquent comme un uppercut : 14 milliards d’euros d’échanges entre Alger et Rome en 2024. Et surtout, 9,4 milliards d’euros rien que pour le gaz algérien. Un partenariat juteux ? Pas si vite. Cette dépendance fait trembler les analystes. D’autant que les importations italiennes ont chuté de 23,5 % par rapport à 2023. La raison ? Conjoncture instable, baisse de la demande, réorientation stratégique de l’Europe. Et si ce recul n’était que le début d’une lente désaffection ? Malgré tout, l’Algérie a su se repositionner.
Les exportations de produits pétroliers raffinés explosent : +29,7 %, franchissant le cap symbolique du milliard d’euros. Même le pétrole brut fait de la résistance avec 457 millions d’euros. Mais cette « victoire » cache un danger : 95 % des recettes proviennent des hydrocarbures. Une bombe à retardement pour une économie qui peine toujours à se diversifier.
L’Italie exporte peu, mais encaisse bien
Pendant que l’Algérie bombarde l’Italie d’hydrocarbures, Rome renvoie à Alger des machines, des biens d’équipement, des produits manufacturés. Montant total ? 2,9 milliards d’euros. Une hausse timide de 2,7 %. Une économie qui transforme, face à une autre qui extrait. Le constat est brutal : le déséquilibre se creuse. La balance est nette : 8 milliards d’euros d’excédent pour l’Algérie. Mais ce partenariat « gagnant-perdant » ne pourra pas durer éternellement. En réalité, il révèle surtout la fragilité structurelle de l’économie algérienne, trop dépendante d’un seul secteur.
Victoire commerciale ou illusion stratégique ?
Cette performance record réjouit le gouvernement algérien. Pourtant, elle soulève de vraies questions : Où sont les exportations hors hydrocarbures ? Le plus grand pays de l’Afrique peut-elle survivre à un retournement brutal du marché énergétique ? Faut-il craindre un effondrement si l’Italie diversifie ses sources ? Derrière les chiffres flatteurs, l’enjeu est clair : diversifier ou disparaître. La conjoncture internationale évolue vite, et l’Algérie ne pourra pas toujours miser sur ses puits de gaz.