En pleine crise diplomatique, Bruno Retailleau déclenche la colère avec une déclaration jugée méprisante envers l’Algérie. Voici pourquoi ses mots passent mal et attisent la tension.
Bruno Retailleau dit « le peuple algérien » : une phrase, une gifle ?
« Je prends beaucoup de précautions pour distinguer le régime algérien du peuple algérien. »
Ces mots de Bruno Retailleau, prononcés sur BFMTV le 23 avril, ont déclenché une onde de choc. Une phrase présentée comme nuancée, mais perçue à Alger comme profondément condescendante.
Dans un contexte déjà électrique, marqué par l’expulsion brutale de 12 diplomates français par l’Algérie, cette déclaration a été vécue comme une nouvelle provocation. Pour de nombreux Algériens, cette manière de dissocier peuple et pouvoir revient à nier leur souveraineté et à infantiliser leur nation. Une stratégie rhétorique ? Une tentative de manipulation de l’opinion ? Les réactions ne se sont pas fait attendre.
Statistique choc : 78 % des commentaires algériens en ligne évoquent un « mépris récurrent » de la part des autorités françaises (source : analyse médias sociaux, avril 2025).
Expulsions, OQTF, Sansal : la colère monte
L’Algérie n’a pas agi sur un coup de tête. L’expulsion historique des 12 agents français, une première depuis 1962, est un signal fort envoyé à Paris : fini le silence diplomatique, place à la fermeté. Ces fonctionnaires, impliqués dans des dossiers sensibles, ont été sommés de partir du jour au lendemain, laissant familles, enfants et vies entières derrière eux. Retailleau les a décrits comme « très choqués ». Mais Alger n’a pas tremblé.
Dans son intervention, le ministre français enchaîne les sujets sensibles : l’écrivain Boualem Sansal, toujours emprisonné, les OQTF non respectées, et l’accord de 1994 qu’il accuse l’Algérie de « piétiner ». Pourtant, de l’autre côté, l’Algérie réclame depuis des années la révision de ce pacte jugé injuste et pointe les humiliations subies par ses ressortissants en France.
Déclaration forte : « Nous ne tolérerons plus l’arrogance ni les ingérences. » — Source diplomatique algérienne, El Moudjahid, avril 2025.
Dignité nationale vs discours glacial : l’Algérie trace la ligne rouge
La presse algérienne ne mâche pas ses mots : Bruno Retailleau est désormais perçu comme le visage officiel du mépris, un homme qui s’adresse à l’Algérie avec un ton glacial et moralisateur. Loin de calmer le jeu, ses propos sur la « distinction peuple-régime » sont vus comme une tentative maladroite d’opposer les Algériens à leur gouvernement. Une posture qui aggrave le fossé.