Maghrebactu –Les relations entre l’Algérie et l’Espagne ne sont pas au beau-fixe. La raison : le changement inattendu de la position de Madrid sur la dossier du Sahara occidental. Face à cette situation, l’ex ministre et ancien ambassadeur d’Algérie à Madrid, Abdelaziz Rahabi a livré son analyse sur la situation actuelle que traverse les deux pays.
Dans une contribution rendue publique hier dimanche sur sa page Facebook, l’ancien diplomate Abdelaziz Rahabi a qualifié le revirement de la position espagnole sur le Sahara occidental de « triple rupture dans sa position sur la question sahraouie et dans l’architecture de ses relations avec l’Afrique du Nord ».
La première rupture représente la fin du « consensus social et politique interne formé depuis 47 ans sur la responsabilité historique de l’Espagne franquiste dans l’abandon de Sakia el Hamra et du Rio de Oro et l’engagement de l’Espagne issue de la transition démocratique à soutenir l’autodétermination du peuple sahraoui sans privilégier ni l’autonomie ni l’indépendance mais un accord entre le Maroc et le Polisario dans le cadre de l’ONU. Elle s’était même investie dans les bons offices en faveur de solutions négociées considérant à juste titre que l’histoire la prédisposait plus que la France, les USA ou l’Allemagne à cet exercice d’intermédiation entre le Maroc et le Polisario », a-t-il écrit.
« La seconde rupture est intervenue en 2008 sous Jose Luis Rodriguez Zapatero, qui s’était aligné sur la France, auteur matériel du plan d’autonomie de 2007. Il s’était joint à cette démarche sans toutefois arriver à convaincre ni la classe politique espagnole ni les Sahraouis, ni résister aux oppositions de plusieurs centaines de comités de soutien au peuple sahraoui particulièrement actifs dans les municipalités socialistes (…) La troisième rupture touche à l’équilibre des intérêts diplomatiques qui va marquer durablement et qualitativement les relations algéro- espagnoles marquées par la confiance et la considération mutuelles », a ajouté Rahabi.