Après les pénuries d’huile, de semoule, de lait…, c’est au tour des prix des poissons et crustacés d’exploser en atteignant des niveaux incompréhensibles. Le kilo de crevettes a atteint les 8.000 dinars, soit 53,33 dollars, alors que le salaire minimum n’est que de 20.000 dinars.
Après les hausses des prix des fruits et légumes, avec notamment la banane dont le prix a atteint les 800 dinars (5,33 dollars) le kilo, ce sont les poissons et autres crustacés qui prennent le relais avec des prix défiant tout entendement.
Si pour la banane le prix est expliqué par un manque d’offre résultant du gel des licences d’importation pendant de longs mois, les poissons et crustacées eux ne sont pas importés, mais pêchés localement. Pourtant, leurs prix ont explosé ces derniers jours. Ainsi, à Alger, la sardine a vu son prix s’approcher de la barre des 1.000 dinars, en se vendant à 900 dinars le kilo, soit 6 dollars, alors qu’il faut débourser 2.600 dinars pour le merlan et 4.700 dinars pour l’espadon, selon les données recueillies par TSA.
Quant aux crustacés, ils sont tout simplement inaccessibles. Ainsi, à Alger, le kilogramme de crevettes est vendu à 5.000 dinars, soit 33,33 dollars. A Oran, il atteint même 8.000 dinars le kilo, soit 53,33 dollars. Un vendeur affiche une seule crevette à 400 dinars! C’est dire que les poissons et crustacés sont devenus inabordables pour le commun des mortels algériens. Et pour mieux s’en rendre compte, il faut souligner qu’avec un salaire minimum de 20.000 dinars par mois (133,33 dollars), un salarié ne pourra s’acheter qu’à peine 2,5 kilos de crevettes à Oran avec son salaire.
Pourtant, ces produits pêchés localement ne sont pas impactés par les hausses des cours d’intrants ou de fuel. Cette flambée des prix des poissons et crustacés est expliquée par la cascade d’intermédiaires qui se placent entre le pêcheur et le vendeur en détail dans les étals des marchés.
Conséquence, de nombreux produits sont devenus des produits de luxe pour le consommateur algérien alors qu’ils étaient des produits de consommation courante.