Karim Zaghib, chercheur algérien et pionnier des batteries lithium-ion, vient d’être décoré Officier de l’Ordre du Canada. Un parcours inspirant, une ambition visionnaire et un rêve pour l’Algérie.
Un cerveau algérien récompensé par le Canada
C’est une reconnaissance qui fait vibrer bien au-delà des frontières canadiennes. Le chercheur algérien Karim Zaghib vient d’accéder à l’Ordre du Canada, la plus prestigieuse distinction civile du pays. Officiellement nommé Officier par la gouverneure générale Mary Simon, ce pionnier de l’énergie verte est salué pour ses travaux majeurs sur le stockage et la conversion de l’énergie, en particulier dans les batteries lithium-ion.
Son nom rejoint une liste très sélective : depuis 1967, seulement 8 200 personnalités ont été distinguées pour leur impact exceptionnel sur la société canadienne. Et Zaghib ne cache pas son ambition : « Il est temps de mettre mon expertise au service de l’Algérie. »
Le visionnaire des batteries vertes
Tout commence par une crise d’asthme à 15 ans. Le choc est brutal, mais fondateur : Karim Zaghib se jure d’éliminer les énergies fossiles. Formé en France et perfectionné au Japon, il est repéré dès 1995 par Hydro-Québec. En 25 ans, il y développe plus de 973 brevets de batteries plus écologiques et plus performantes.
Son influence est telle qu’en 2020, Northvolt, géant suédois des batteries, décide d’implanter une méga-usine au Québec, grâce à ses conseils stratégiques via Investissement Québec. En 2022, il pilote un projet ambitieux à l’université Concordia : « électrifier la société », avec à la clé une subvention record.
Un rêve algérien : l’école de la batterie
Derrière cette trajectoire fulgurante, un objectif personnel revient avec insistance : transférer ce savoir vers l’Algérie. Pour Zaghib, l’avenir du pays passe par l’innovation technologique. Il plaide activement pour la création d’une école de la batterie en Algérie, afin de former une nouvelle génération de chercheurs et d’entrepreneurs dans le domaine de l’énergie propre.
Karim Zaghib, c’est l’exemple même du cerveau algérien qui fait rayonner le pays à l’international. Une distinction canadienne, un parcours hors-norme, et une ambition claire : faire de l’Algérie un acteur de la révolution énergétique mondiale.