Dans un communiqué publié mardi 12 avril par le ministère des Affaires étrangères, l’Algérie a condamné une attaque du Maroc contre un convoi de camions.
« L’Algérie condamne fermement les assassinats ciblés commis contre des civils avec des armes de guerre sophistiquées » peut-on lire dans ledit communiqué. En effet, selon les sources gouvernementales, la présumée attaque sur les camions a eu lieu dans la matinée du dimanche 10 avril , dans la région d’Aïn Ben Tili, zone frontalière entre la Mauritanie et le territoire disputé du Sahara occidental.
« Ces pratiques belliqueuses s’apparentent à des actes répétitifs de terrorisme d’Etat et prennent les caractéristiques d’exécutions extrajudiciaires passibles de poursuites devant les organes compétents du système des Nations unies », a-t-il ajouté, précisant que les tentatives des Nations unies pour apaiser les tensions régionales pourraient être compromises faisant ainsi peser « des risques sérieux de dérives régionales potentiellement périlleuses ». Les autorités marocaines et mauritaniennes n’ont pas encore réagi.
Pour rappel, une grande partie du Sahara occidental est contrôlée par Rabat qui le considère comme son territoire mais le mouvement indépendantiste du Front Polisario, soutenu par l’Algérie, revendique la souveraineté sur le territoire depuis la fin du régime colonial espagnol en 1975 et veut y établir son propre État.
En novembre 2021, l’Algérie avait déjà déclaré que le Maroc ciblait des camions algériens dans une zone de l’est du Sahara occidental. Le Maroc attaché à l’accord de cessez-le-feu négocié par l’ONU avait ignoré les accusations mais a affirmé qu’il répondrait à toute attaque sur les territoires du Sahara occidental.
Mauvaises relations depuis des décennies et fermeture des frontières depuis 1994.
La frontière a été fermée en 1994 par l’Algérie après que le Maroc, accusant son voisin d’être impliqué dans un attentat contre un hôtel à Marrakech, a instauré un visa obligatoire aux ressortissants algériens pour entrer sur son territoire. Et les récentes tensions entre les deux pays ont éloigné tout espoir d’une éventuelle réouverture.
Les relations diplomatiques entre les deux pays ont été coupées en aout dernier après les accusations de collaboration avec Israël pour porter atteinte à sa sécurité, d’allumage des feux dans la région de Kabylie et de soutien à un groupe indépendantiste de la région de langue amazighe, portées par l’Algérie contre le Maroc.