Le mardi 18 février, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a évoqué la possibilité de prendre des mesures disciplinaires contre Air Algérie, suite à des accusations selon lesquelles la compagnie refuserait d’embarquer des Algériens expulsés de France. En réaction, le PDG d’Air Algérie, Hamza Benhamouda, a indirectement répliqué en soulignant les normes de sécurité qui régissent le transport aérien.
Le 17 février, une publication du Journal du dimanche a révélé une note de la police française indiquant qu’Air Algérie demande un laissez-passer consulaire pour transporter les citoyens algériens renvoyés de France. Le jour suivant, Retailleau a menacé de sanctions contre la compagnie, affirmant sur TF1 : « Je suis en consultation avec mes équipes pour déterminer comment nous pouvons sanctionner cette compagnie. Nous examinons toutes les options de réaction possibles. »
Par ailleurs, la députée du Rassemblement national, Hélène Laporte, a proposé que la riposte pourrait inclure l’interdiction pour Air Algérie d’opérer en France.
Air Algérie rappelle les règles d’embarquement des passagers
La proposition d’interdire les vols d’Air Algérie en France a initialement été avancée début janvier par Xavier Driencourt, ex-ambassadeur de France en Algérie. Lors d’un séminaire sur la sécurité de l’aviation civile à Alger, le 22 février, le PDG d’Air Algérie a abordé cette controverse récurrente. Il a défendu les pratiques de sécurité de la compagnie sans nommer de parties spécifiques ni discuter directement des opérations en France.
Le PDG a insisté sur l’engagement de la compagnie, depuis sa fondation, à respecter les normes internationales les plus strictes en matière de sécurité des vols et de développement de systèmes de surveillance. Il a souligné l’adoption par Air Algérie d’une approche proactive basée sur une analyse détaillée des risques. De plus, il a mentionné que la compagnie utilise le système INAD/DEPO pour gérer les passagers refusés à l’entrée et les expulsés, élément clé pour renforcer la sûreté et la sécurité des opérations aériennes.
En réaction à Bruno Retailleau, le directeur général d’Air Algérie fait référence à la convention de Chicago.
Hamza Benhamouda, PDG d’Air Algérie, a expliqué que le système mis en place par la compagnie aide à minimiser les risques en gérant de manière efficace les passagers susceptibles de poser un problème, tels que ceux avec des documents falsifiés, un comportement agressif ou des questions de santé et sécurité.
Ce système facilite également le respect des normes internationales et assure une bonne coordination entre les équipes au sol et en vol, donnant aux commandants de bord l’autorité de décider si un passager peut embarquer ou non, selon des critères de sécurité précis. « Cela renforce la discipline en vol et assure la sécurité de tous les passagers, » a affirmé Benhamouda.
Il a par ailleurs rappelé que l’aviation civile doit se conformer à des normes internationales, mentionnant la convention de Chicago de 1944 comme fondamentale pour la régulation mondiale du secteur. Cette convention est essentielle pour maintenir la sécurité aérienne et promouvoir la coopération internationale. Benhamouda a souligné l’importance de cette convention dans l’élaboration des politiques et procédures de sécurité, contribuant à harmoniser les efforts internationaux pour contrer les menaces à la sécurité et garantir une protection optimale dans l’aviation civile.
En outre, il a évoqué le SEMS, un outil moderne dans la sûreté aérienne, basé sur l’évaluation continue des risques et l’analyse des menaces potentielles. Ce système permet d’adopter des mesures proactives efficaces qui diminuent les vulnérabilités sécuritaires et améliorent la capacité de réponse rapide en cas d’urgence.