Un incident aérien mettant en scène un Boeing 737-800 d’Air Algérie et un Embraer 175 de KLM a frôlé la catastrophe à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. Découvrez les détails de cet événement, sa chronologie, et les enjeux de sécurité aérienne qu’il soulève.
Un incident aérien, survenu précédemment à l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, a fait l’objet de révélations récentes de la part du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la Sécurité de l’Aviation Civile française (BEA). Cet événement met en exergue un scénario préoccupant où un avion de la compagnie nationale Air Algérie, un Boeing 737-800, a échappé de justesse à une collision avec un appareil d’une autre compagnie, un Embraer 175 de la compagnie KLM. Ce triste épisode a mis en lumière une perte de séparation notable entre les deux aéronefs, dévoilant une situation des plus préoccupantes.
Les faits se sont déroulés le 5 septembre 2022, et ce sont les détails de cette séquence qui attirent notre attention. Le Boeing 737-800 d’Air Algérie, qui opérait sous le numéro de vol AH-1080 en provenance d’Oran, avait reçu l’autorisation d’entamer sa phase d’approche finale pour la piste 17L de l’aéroport lyonnais. En parallèle, la tour de contrôle avait accordé une autorisation similaire à l’Embraer 175 de KLM, lui permettant de s’aligner de l’autre côté de la même piste, en prévision de son décollage à destination de l’aéroport d’Amsterdam. Le rapport élaboré par le BEA a confirmé qu’à ce moment précis, la distance de séparation nécessaire entre les deux avions n’a pas été maintenue conformément aux protocoles de sécurité en vigueur.
Le récit des événements expose que la contrôleuse aérienne a sollicité l’équipage de l’Embraer, leur demandant s’ils étaient prêts pour un décollage immédiat. L’équipage a répondu favorablement, s’alignant sur la piste et se préparant à entamer la phase de décollage. Cependant, l’autorisation de décollage immédiat n’a pas été émise par le contrôle aérien, ce qui a pris l’équipage de l’Embraer au dépourvu. En parallèle, l’équipage du Boeing d’Air Algérie a interprété cette communication de la tour de contrôle comme une autorisation de décollage immédiat, poursuivant ainsi son approche.
Le rapport du BEA pointe la décision de la tour de contrôle d’accepter une proximité inutile entre les deux aéronefs, possiblement dans un souci d’optimisation et d’efficacité opérationnelle. De surcroît, la vitesse d’approche de l’avion d’Air Algérie n’a pas été régulée, créant ainsi un manque de marge et de prévoyance pour d’éventuelles circonstances imprévues. Il est à noter que la prise de conscience de cette perte de séparation entre les deux avions a été tardive de la part de la contrôleuse aérienne et de son assistant.
Au moment où le Boeing d’Air Algérie a franchi le seuil de la piste en vue de son atterrissage, l’Embraer de KLM se trouvait encore à une distance de 700 mètres du seuil opposé, clairement en situation de perte de séparation. Bien que les opérations aient été menées de manière sécurisée, la tour de contrôle a opté pour la continuité des opérations, laissant ainsi se poursuivre l’atterrissage du Boeing ainsi que le décollage de l’Embraer. Cette décision a été prise dans l’optique d’éviter tout conflit potentiel entre le Boeing, en cas d’ordre de remise des gaz, et l’Embraer en phase de décollage.
Cet incident, qui s’est heureusement terminé sans collision, souligne l’impérieuse nécessité du maintien de procédures de sécurité strictes et de la coordination efficace entre les tours de contrôle et les équipages d’aéronefs.