Avec une stratégie offensive et un hub stratégique à Alger, le PDG d’Air Algérie, Hamza Benhamouda, ambitionne de faire de la compagnie un acteur central du transport aérien en Afrique.
Air Algérie veut transformer le ciel africain en terrain de croissance
Air Algérie change d’altitude et vise désormais l’Afrique comme levier principal de son développement. Hamza Benhamouda, fraîchement nommé à la tête de la compagnie en février 2024, a présenté sa vision lors d’un entretien accordé à Afrik.com. Deux jours après le lancement d’une nouvelle liaison entre Alger, Douala (Cameroun) et Abuja (Nigéria), il a mis en lumière une ambition claire : faire d’Air Algérie un pilier du ciel africain.
Pour Benhamouda, le faible poids de l’Afrique dans le transport aérien mondial – à peine 2 % malgré 20 % de la population planétaire – traduit un potentiel immense à exploiter. À ses yeux, le pavillon national peut jouer un rôle clé dans la structuration d’un réseau africain plus fluide et plus accessible. Dotée d’une flotte en pleine expansion, la compagnie nationale entend se positionner comme un moteur de changement dans un secteur encore sous-développé à l’échelle continentale.

Un hub stratégique à Alger et une offre pensée pour séduire les voyageurs africains
Le cœur de la stratégie d’Air Algérie repose sur son hub d’Alger, point de convergence géographique entre l’Afrique, l’Europe, l’Amérique et l’Asie. Grâce à sa position centrale, l’aéroport Houari Boumediene permet des correspondances optimisées et des trajets rapides vers les grandes destinations mondiales, dans un rayon de moins de 12 heures. La compagnie prévoit également de renforcer sa flotte avec 16 nouveaux avions Boeing et Airbus, dont une première livraison est attendue en juin 2025.
Pour se démarquer de la concurrence – notamment face à Royal Air Maroc ou Ethiopian Airlines – Air Algérie mise sur une approche commerciale agressive : des tarifs attractifs, une politique bagages avantageuse et des correspondances courtes depuis Alger. Benhamouda déplore que de nombreux Africains doivent encore transiter par des hubs hors du continent comme Paris ou Dubaï. Il souhaite changer la donne, en positionnant Alger comme un point de transit privilégié pour le trafic intra-africain, tout en rendant les voyages aériens plus accessibles malgré les coûts d’exploitation élevés en Afrique.