La compagnie aérienne Air Algérie a récemment ajusté ses règles concernant le rapatriement des citoyens algériens faisant l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Désormais, pour tous les Algériens expulsés, un laissez-passer consulaire est requis par Air Algérie, même si l’individu possède une pièce d’identité valide. Cette nouvelle politique fait suite à un incident impliquant l’expulsion manquée d’un influenceur algérien et a été révélée par une note interne de l’état-major de la Police française, divulguée par le Journal du Dimanche le 17 février.
Réaction du ministère de l’Intérieur face à la mesure d’Air Algérie
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Ce document, le laissez-passer consulaire, devient crucial pour l’expulsion de tout Algérien ne détenant pas un passeport biométrique valide. Air Algérie refusera dorénavant l’embarquement de toute personne expulsée ne présentant pas ce document, même si elle détient un autre type de pièce d’identité valide. Cette mesure vise à améliorer la conformité et l’exactitude des processus d’expulsion. Le ministère français de l’Intérieur a promptement réagi en demandant une vigilance accrue aux responsables des aéroports. En cas de refus d’embarquement par Air Algérie pour défaut de laissez-passer, le chef d’escale doit fournir un document officiel attestant ce refus. À défaut, les autorités françaises doivent systématiquement identifier le responsable.
Contexte de l’affaire de l’influenceur algérien
Cette initiative survient dans un contexte de tensions récurrentes entre la France et l’Algérie autour des expulsions de citoyens algériens en situation irrégulière. Elle fait suite à une tentative d’expulsion en janvier 2025 de l’influenceur connu sous le pseudonyme de Doualemn, qui a été refoulé à son arrivée à Alger. Cet incident a suscité des réactions fortes parmi les politiques de droite et d’extrême droite en France. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a récemment souligné l’importance du respect des procédures légales par les autorités françaises, rappelant que l’Algérie avait émis 1800 laissez-passer consulaires l’année précédente. Il a également souligné que la majorité des Algériens arrivant en France sont en situation régulière, souvent pour des raisons d’études ou pour exercer des professions qualifiées.
En définitive, cette nouvelle exigence d’Air Algérie cherche à assurer une gestion rigoureuse et réglementaire des expulsions, tout en s’inscrivant dans un contexte plus large de gestion des mouvements migratoires entre les deux pays.