À l’approche de l’Aïd el-Adha 2025, de nombreuses familles algériennes se posent la même question : pourquoi les prix des moutons explosent-ils cette année encore ? Ce constat n’est pas nouveau, mais il semble que 2025 marque un nouveau pic. Tentons de comprendre les raisons derrière cette envolée des prix et ce que cela signifie concrètement pour les consommateurs algériens.
Aïd el-Adha 2025 : Les chiffres qui font grincer des dents

Un simple coup d’œil dans les marchés ou en ligne suffit à confirmer ce que tout le monde redoute : les prix des moutons pour l’Aïd 2025 font partie des plus élevés enregistrés jusqu’à présent. En moyenne :
- Un mouton de taille moyenne coûte entre 70 000 et 90 000 DA
- Les spécimens plus grands peuvent facilement dépasser les 120 000 DA
- Certains éleveurs n’hésitent pas à afficher des prix allant jusqu’à 200 000 DA dans certaines régions
Pour beaucoup de foyers, cela représente un véritable casse-tête. Faut-il acheter plus tôt ? Faut-il se tourner vers des alternatives ? Avant de répondre à ces questions, penchons-nous sur les raisons derrière cette flambée des prix.
Quels sont les facteurs qui expliquent cette hausse ?
1. Les coûts liés à l’élevage
Élever des moutons demande beaucoup plus que de l’herbe et de la patience. Il faut prendre en compte :
- Le prix des aliments pour bétail, qui a fortement augmenté ces derniers mois
- Le prix du carburant, indispensable pour le transport entre les fermes et les points de vente
- Les soins vétérinaires, de plus en plus chers, surtout à l’approche de l’Aïd
Ainsi, les éleveurs n’ont d’autre choix que de répercuter ces coûts sur le prix final du mouton vendu au consommateur.
2. Offre et demande : un équilibre fragile
Comme chaque année, la demande explose à l’approche de l’Aïd. Et avec une offre parfois réduite en raison d’événements climatiques ou économiques, les prix grimpent. Moins d’animaux disponibles = plus de concurrence entre acheteurs = hausse des prix.
3. L’inflation, ce fléau national
Il serait difficile de parler des prix sans évoquer le poids de l’inflation. En 2025, l’Algérie continue de subir une hausse généralisée des prix, touchant l’alimentation, les vêtements, mais aussi le bétail. En d’autres termes, tout coûte plus cher, y compris les moutons.
Comment les familles algériennes réagissent face à cette réalité ?
Pour beaucoup de familles, la solution est simple… mais douloureuse : renoncer au sacrifice. D’autres essaient de s’adapter :
- Achats groupés entre plusieurs familles
- Recours au crédit ou à l’épargne accumulée sur plusieurs mois
- Prioriser les moutons plus petits ou les races moins recherchées
- Se tourner vers les foires organisées par l’État ou certaines coopératives qui tentent de proposer des tarifs plus accessibles
On constate aussi une hausse des discussions sur les réseaux sociaux, où s’échangent bons plans et conseils pour acheter malin.
Existe-t-il des solutions à long terme ?
Évidemment, cette situation ne peut pas se répéter indéfiniment. Voici quelques pistes évoquées par les experts :
1. Encourager la production locale
Il s’agirait, par exemple, de soutenir financièrement les éleveurs, d’améliorer les infrastructures agricoles et de faciliter l’accès aux intrants comme la nourriture pour animaux.
2. Mieux réguler le marché
Des organismes publics pourraient surveiller les prix pour éviter la spéculation excessive à l’approche de l’Aïd.
3. Sensibiliser les consommateurs
Il est aussi possible de promouvoir des pratiques alternatives, comme les sacrifices collectifs ou la solidarité communautaire.
Peut-on encore espérer une baisse des prix ?
C’est la question que tout le monde se pose. La réponse n’est pas simple. Tandis que certains experts prévoient une stabilisation temporaire des prix d’ici à quelques jours avant l’Aïd, d’autres estiment qu’une baisse significative n’est envisageable qu’avec des réformes profondes dans tout le secteur de l’élevage et de la commercialisation.
En attendant, les familles continuent à jongler entre budget, traditions et adaptations. Comme le dit si bien Ahmed, un père de famille d’Oran : « On ne renonce pas à l’Aïd, mais on doit s’y prendre autrement. Avant, j’achetais un gros mouton une semaine avant. Aujourd’hui, je planifie six mois à l’avance et je choisis le mouton selon mon budget, pas selon sa taille. »
En conclusion : que retenir ?
Le prix du mouton en Algérie pour l’Aïd 2025 est à la hausse, et pas qu’un peu. Cette augmentation s’explique par plusieurs facteurs économiques : inflation générale, coûts de production plus élevés, offre limitée face à une forte demande.
Face à cela, les Algériens s’adaptent : solutions collectives, achats malins, ou parfois, renoncement. Mais une chose est sûre, la question du mouton ne se limite pas à un simple achat — c’est un sujet qui touche à la tradition, au partage familial et à la foi.
Alors, à quoi ressemblera le marché du mouton en 2026 ? Difficile à dire. Mais une chose est certaine : il est urgent de repenser notre rapport à cette tradition pour qu’elle reste vivante… sans devenir un luxe.