Le procès de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, connaît de nouveaux rebondissements. Entre accusations graves, tensions diplomatiques et reports successifs, l’affaire s’enlise dans un flou judiciaire préoccupant.
Un procès qui s’éternise : nouvelles dates annoncées
Prévu initialement pour le 20 mai, puis repoussé au 24 juin, le dénouement du procès en appel de l’auteur franco-algérien Boualem Sansal est désormais fixé au 1er juillet. Ce mardi, la Cour judiciaire d’Alger a reporté une nouvelle fois le jugement, intensifiant l’incertitude autour de ce dossier aux enjeux à la fois juridiques, politiques et symboliques.
Contexte et tensions entre Alger et Paris
Cette affaire, alimentée par des déclarations polémique, met en exergue des questions de souveraineté et de tensions diplomatiques, devenant un point de discorde significatif entre Alger et Paris. Alors que les audiences passent, le dénouement de ce procès reste en suspens. Affaire Boualem Sansal : Programme d’alourdissement de la peine et rebondissements incessants.
Accusations portées contre Boualem Sansal
Le 24 juin, Boualem Sansal s’est présenté à nouveau devant la 10ème chambre pénale d’Alger, où le parquet a sollicité une peine de 10 ans de prison et une amende d’un million de dinars. L’écrivain avait précédemment été condamné à cinq ans de prison ferme assortis de 500 000 dinars d’amende pour des accusations graves, y compris l’atteinte à l’unité nationale.
Celle-ci est notamment fondée sur une interview controversée dans laquelle il avait déclaré que « une grande partie de l’Ouest algérien est une terre marocaine ». À cette charge, viennent s’ajouter des accusations liées à l’économie nationale, restées non précisées publiquement [source non confirmée], ainsi que la détention de contenus jugés menaçants pour la stabilité de l’État. Sansal fait également face à des poursuites pour outrage à corps constitué.
Conséquences diplômatiques et réactions internationales
Arrêté le 16 novembre 2024 à son retour à Alger en provenance de Paris, Boualem Sansal voit son affaire s’étendre au-delà du cadre judiciaire. Elle a été rapidement exploitée par l’extrême droite française pour critiquer les relations franco-algériennes. Le président Emmanuel Macron avait déclaré que « l’arrestation de Boualem Sansal ne fait pas honneur à l’Algérie« , une remarque perçue par Alger comme une ingérence et qui a exacerbé les tensions entre les deux nations. L’affaire Sansal représente ainsi une fracture dans les relations déjà complexes entre ces deux pays liés par l’histoire, mais souvent en désaccord sur les questions de souveraineté, de liberté d’expression et de gestion du passé mémoriel.
Nouvelles incertitudes quant à l’avenir du procès
Le verdict initialement prévu a été reporté à plusieurs reprises, sans qu’aucune raison officielle ne soit fournie pour ces ajournements successifs. Cette absence d’explication laisse planer un flou juridique autour de l’affaire, rendant toute conclusion incertaine pour le moment.