À deux jours du verdict dans le procès de Boualem Sansal, Bruno Retailleau menace l’Algérie de « monter dans les tours », risquant d’envenimer davantage les tensions diplomatiques.
Bruno Retailleau, une pression politique qui pourrait desservir Boualem Sansal
À l’approche du verdict dans l’affaire Boualem Sansal, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a multiplié les déclarations menaçantes à l’égard de l’Algérie. Lors de son passage sur CNews, il a réitéré sa stratégie de « riposte graduée », liant la libération de l’écrivain au dossier des expulsions de ressortissants algériens. Il a également relayé des rumeurs non confirmées sur l’avocat de Sansal, suggérant des pressions sur la défense du prévenu. Pourtant, Boualem Sansal avait lui-même déclaré à l’audience qu’il assumait son choix de se défendre sans avocat, contredisant ainsi les accusations du ministre français.


Une posture critiquée des deux côtés de la Méditerranée
Les déclarations de Bruno Retailleau sont perçues comme une escalade inutile qui risque de compliquer une issue diplomatique au dossier. L’archevêque d’Alger, Jean-Paul Vesco, a dénoncé le ton « comminatoire » du ministre français, soulignant que l’Algérie ne cède jamais sous la pression, surtout venant de la France. Selon lui, transformer l’affaire Sansal en un bras de fer entre États pourrait réduire les chances d’un dénouement favorable pour l’écrivain. Cette surenchère verbale alimente davantage la crise entre Paris et Alger, alors que d’autres dossiers litigieux restent en suspens.