En réaction à la détention de Boualem Sansal en Algérie, Bruno Retailleau prône la fermeté. Le ministre évoque des sanctions, notamment sur les visas, pour obtenir la libération de l’écrivain.
Boualem Sansal, au cœur d’un bras de fer diplomatique
La détention en Algérie de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, depuis mi-novembre, a suscité une nouvelle prise de position de Bruno Retailleau, ministre français de l’Intérieur. Lors d’une intervention sur BFMTV ce 18 décembre, Retailleau a dénoncé l’emprisonnement de l’auteur, accusé en Algérie d’atteinte à la sûreté de l’État après des déclarations controversées sur un média français. Appelant à la fermeté, il a menacé de suspension des visas et de révision des accords bilatéraux en cas de non-libération rapide de Sansal.
Le ministre a rappelé son lien personnel avec l’écrivain, déclarant qu’il échangeait encore des messages avec lui avant son arrestation. Tout en affirmant que la discrétion reste la meilleure approche dans ce type de crise, Retailleau n’a pas hésité à brandir des menaces, évoquant la possibilité de sanctions et soulignant l’importance d’une politique de réciprocité envers les pays qui ne coopèrent pas pleinement avec la France.
Des accords bilatéraux remis en question
Au-delà de la situation de Sansal, Bruno Retailleau a saisi cette occasion pour critiquer l’accord sur l’immigration de 1968 entre la France et l’Algérie, qu’il juge dépassé. Qualifié de trop permissif, cet accord est devenu une cible récurrente dans son discours sur les relations franco-algériennes.
Le ministre a conclu en insistant sur la nécessité de stabiliser les relations bilatérales, tout en avertissant que la France se réserve le droit de “déployer des réponses” si la situation ne trouve pas rapidement une issue favorable. Cette déclaration marque un durcissement dans le ton adopté par Paris, reflétant une volonté de faire pression sur Alger pour garantir la libération de Boualem Sansal.