L’Algérie se confronte à une grave crise de l’eau, avec seulement 287 m³ d’eau disponible par habitant et par an. Ce chiffre indique une pénurie significative par rapport aux normes internationales, comme le souligne Mustapha Kamel Mihoubi, un expert en hydraulique.
État alarmant de l’eau en Algérie
Mihoubi signale que l’indice d’exploitation de l’eau atteint 171 %, ce qui révèle un prélèvement supérieur à la régénération naturelle. Dans une intervention récente, il a précisé qu’à l’horizon 2040, les ressources renouvelables pourraient ne constituer que 40 % du total hydrique, tandis qu’un tiers des besoins actuels reposent déjà sur des nappes non renouvelables.
L’ancien ministre Abdelmadjid Attar partage cette préoccupation : l’Algérie dépend actuellement à 48 % d’eaux non conventionnelles, avec 5,18 milliards de m³ provenant de sources telles que le dessalement et le recyclage des eaux usées. Il prévoit que cette dépendance pourrait atteindre 60 % d’ici 2040.
Stratégies pour assurer la sécurité hydrique
Pour contrer cette situation critique, Mihoubi recommande de réduire les pertes en eau de 35 % à 20 % d’ici 2030, et à 15 % d’ici 2040, ce qui permettrait de récupérer entre 0,6 et 1,5 milliard m³ par an. Il insiste aussi sur l’importance de développer le dessalement pour atteindre une production de 2,65 milliards de m³ par an, et d’accélérer la récupération des eaux usées à un volume de 1,6 milliard m³ d’ici 2035.
Appel à une gouvernance renforcée
Pour assurer une gestion efficace de l’eau, une gouvernance solide est essentielle, selon Mihoubi. Il appelle à la création d’une autorité dotée de pouvoirs réglementaires pour encadrer ce secteur critique. Fixer comme échéance l’année 2037 pour sécuriser les ressources hydriques est crucial pour la sécurité alimentaire et la stabilité sociale du pays.