Le cours du Brent, référence pour le pétrole algérien, a chuté sous la barre des 60 dollars mardi 16 décembre, une première depuis le mois de mai dernier. Bien que le prix ait légèrement augmenté le mercredi matin, il reste en dessous de la référence utilisée pour la Loi de finances 2026 en Algérie, où un budget exceptionnel de 135 milliards de dollars a été adopté pour l’année prochaine.
Impact de la baisse du prix du pétrole sur l’économie algérienne
Dans la Loi de finances 2026, signée le 14 décembre par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, le prix de référence fiscal du pétrole brut a été établi à 60 dollars le baril pour la période 2024-2026, tandis que les prévisions misent sur un baril à 70 dollars.
Les causes de la chute des prix du pétrole
Deux principaux facteurs expliquent la baisse du prix du pétrole : les prévisions de surplus pétrolier et les progrès dans les négociations de paix entre l’Ukraine et la Russie.
De plus, la crise au Venezuela agit comme un contre-poids, n’aidant pas efficacement à la remontée des prix. Ce mercredi, le Brent a connu une hausse de 1,54% pour atteindre 59,84 dollars le baril, en partie stimulée par la décision du président américain Donald Trump visant à imposer un blocus total sur les pétroliers entrant et sortant du Venezuela.
Le WTI américain a également progressé de 1,6%, atteignant 56,16 dollars le baril, après être tombé sous 55 dollars mardi, ce qu’on n’avait pas observé depuis février 2021.
Conséquences économiques pour l’Algérie
Cette baisse des prix du pétrole représente un défi pour l’économie algérienne qui, bien que diversifiée ces dernières années, reste très dépendante des hydrocarbures pour ses recettes en devises.
L’économiste Brahim Guendouzi anticipe trois principaux impacts : une répercussion sur le niveau des exportations, qui sont composées à 90% d’hydrocarbures, ce qui pourrait aggraver le déficit commercial en cours.
En outre, les finances publiques ressentiraient les effets de cette baisse, notamment à travers une diminution des recettes fiscales pétrolières ; une situation problématique compte tenu des dépenses croissantes prévues pour 2026.
Enfin, si les prix bas persistent, le gouvernement pourrait être contraint d’envisager des arbitrages budgétaires et de rationaliser certaines dépenses.
Le niveau d’importations, en hausse, pourrait également subir des ajustements pour réduire le déficit commercial. Une gestion prudente des réserves de change sera cruciale pour préserver les équilibres économiques de l’Algérie, tant internes qu’externes.
Mesures de soutien du gouvernement Algérien
Le président Tebboune a récemment rassuré que l’Algérie était préparée à faire face à un scénario où le prix du pétrole plafonnerait à 60 dollars. La mise en œuvre rigoureuse de mesures de contrôle sur les importations est l’une des actions entreprises, les importations ayant augmenté de plus de 28% au premier semestre 2026. Depuis le 8 juillet, un programme prévisionnel d’importation est requis pour obtenir l’autorisation d’importer.
