Le 11 décembre 2025, la France a vu la fin d’une ère dans le domaine de la fabrication d’électroménager avec la liquidation de Brandt. Ce dernier fabricant important de gros électroménager français, acquis par l’entreprise algérienne Cevital en 2014, a ainsi fermé ses portes, signifiant la perte de 700 emplois.
Liquidation de Brandt et enjeux du secteur de l’électroménager
Bien que ce dénouement dramatique ait eu lieu, Cevital a été exonéré de toute responsabilité dans cette décision, divers analystes et les autorités françaises reconnaissant que l’investisseur algérien ne devait pas être blâmé.
Concurrence internationale et défis industriels
Un des principaux facteurs expliquant cette liquidation réside dans la concurrence acharnée des grands groupes chinois de l’électroménager tels que Hisense, TCL et Haier. Ces entreprises ont rapidement obtenu une position de leader mondial grâce à leurs coûts de production nettement inférieurs, ce qui a imposé une pression insoutenable sur les acteurs européens, notamment français, incapables de s’aligner sur leurs tarifs.
D’après l’économiste Anne-Sophie Alsif, la Chine a considérablement modifié les règles du jeu sur le marché européen de l’électroménager depuis son entrée dans l’Organisation mondiale du commerce il y a plus de deux décennies. Elle explique que le secteur traverse une période de forte compétitivité, où la maîtrise des coûts de production et de la main-d’œuvre est cruciale. Elle évoque aussi un manque de vision de long terme dans la politique industrielle française qui a exacerbé la situation, et souligne l’étonnement général quant à l’anticipation défaillante de ce déclin.
L’investissement de Cevital et problèmes de compétitivité
Cevital a injecté 420 millions d’euros dans Brandt depuis 2014. Christian Saint-Étienne, un économiste, affirme qu’il est injuste d’imputer cet échec à Cevital, notant que « l’actionnaire a bel et bien rempli son rôle ». Il fait remarquer que « des erreurs stratégiques ont été commises bien avant cette faillite ». Bien que Cevital ait tenté de compenser en investissant dans l’usine, le marché mondial devenu ultra-compétitif n’a pas permis d’atteindre les résultats escomptés.
Ludovic Desautez, un journaliste de La Tribune, expose la réindustrialisation inopérante en France comme un facteur distinct de cet échec. La faiblesse des capacités de production nationale et les coûts élevés y sont pour beaucoup. Ainsi, cet événement est symptomatique d’une problématique plus vaste de compétitivité dans l’industrie française, exacerbée par la mondialisation.
Cependant, il est crucial de reconnaître que la liquidation de Brandt, bien qu’elle soit un revers significatif pour l’industrie française, met en lumière des défis structurels plus profonds. Les analyses indiquent que le rôle de Cevital a été largement surévalué, l’entreprise ayant tenté d’apporter une solution à une situation déjà complexe.