Tensions autour de l’indépendance de la Kabylie : Amrane Aït Hamouda s’oppose fermement à l’appel de Ferhat Mehenni et défend les valeurs historiques et identitaires de la région.
Tensions autour de l’Indépendance de la Kabylie
La déclaration unilatérale d’indépendance prévue de la Kabylie par Ferhat Mehenni, leader du mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), suscite de vives réactions politiques et de personnalités influentes, notamment en Kabylie. Amrane Aït Hamouda, aussi connu comme Nordine et fils du célèbre colonel Amirouche, a récemment brisé le silence pour exprimer son opposition à cette initiative.
Un passé commun et des divergences
Dans une lettre ouverte adressée à un ancien camarade, un chanteur du groupe « Imazighen Imoula », Aït Hamouda rappelle à Ferhat Mehenni que la Kabylie, ayant rejeté la paix proposée par De Gaulle, ne saurait accepter une telle indépendance. Nordine évoque des souvenirs partagés dans la lutte pour les droits de l’Homme et le militantisme au sein du RCD, avant que leurs chemins ne divergent en 1994.
Cette année-là, Ferhat Mehenni avait encouragé le boycott scolaire connu sous le nom de « année blanche », une
action visant à promouvoir l’apprentissage de la langue amazighe. Aït Hamouda exprime son désaccord, estimant que cette initiative impliquait inutilement les enfants dans des conflits politiques, alors que certains envoyaient leurs propres enfants en France.
La rupture finale
Malgré des désaccords passés, Aït Hamouda avait continué à respecter Mehenni jusqu’en 2018, moment où l’appel à l’indépendance de la Kabylie est devenu trop radical pour lui. Il critique l’idée de proclamer cette indépendance depuis la France, une ancienne puissance coloniale, et accuse Mehenni de trahir les idéaux anticoloniaux et la solidarité avec la lutte historique de la Kabylie.
Pour Aït Hamouda, les récentes alliances de Mehenni avec certains acteurs étrangers ont brisé les liens avec les valeurs profondes de la Kabylie. Il clôt sa lettre en soulignant la nécessité d’une séparation définitive entre eux, préférant toujours la fidélité à la mémoire collective à une telle divergence.
Un adieu émouvant
Concluant sa lettre sur une note triste, Aït Hamouda exprime le regret de voir s’éteindre une longue amitié et une collaboration fructueuse. Il réaffirme son engagement envers les valeurs de la Kabylie et marque définitivement la fin de son association avec Ferhat Mehenni, en se référant à la sagesse kabyle qui interdit la vente ou l’hypothèque de leur terre.