Le 8 décembre 2025, le Sénat a approuvé une augmentation du budget pour l’immigration, l’asile et l’intégration dans le cadre de la loi de finances 2026. Ce budget, qui augmente de 80 millions d’euros par rapport à l’année précédente, atteint désormais 2,16 milliards d’euros. L’objectif principal est de financer le Pacte Asile et Immigration tout en augmentant les capacités des centres de rétention administrative (CRA).
Augmentation des capacités des centres de rétentio
Le Sénat approuve une hausse de budget pour l’immigration en 2026, avec un accent sur le renforcement des centres de rétention. La rapporteure de la commission des finances, Marie-Carole Ciuntu, a expliqué que l’augmentation budgétaire vise à atteindre une capacité totale de 3 000 places dans les CRA d’ici 2029, une avancée par rapport à la capacité actuelle. Précédemment prévu pour 2027, ce projet a été accéléré pour répondre aux priorités gouvernementales.
Mme Ciuntu a souligné l’importance de cet investissement tout en mentionnant que le simple accroissement budgétaire n’implique pas le succès des politiques publiques, citant le faible taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) en 2025 et le taux de protection des demandeurs d’asile fixé à 49 %.
Critiques sur le financement de l’intégration
Certains sénateurs de gauche ont exprimé de vives critiques concernant la répartition du budget. Corinne Narassiguin, sénatrice socialiste, a critiqué le maintien des crédits pour la formation linguistique à des niveaux insuffisants alors que le niveau A2 sera requis en janvier 2026. De plus, elle a noté la suppression de près de 2 000 places d’hébergement d’urgence. De son côté, Ian Brossat, sénateur communiste, considère que l’essentiel des fonds est destiné à la répression plutôt qu’à l’intégration, jugeant ce dernier secteur sous-financé.
Le rôle des associations dans les CRA
Marie-Carole Ciuntu a proposé une loi confiant à l’OFII l’information sur les droits des étrangers dans les CRA. Des amendements pour réduire les financements aux associations militantes n’ont pas été approuvés. Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, a soutenu l’importance des associations sous contrat avec l’État, impliquées dans l’accompagnement des demandeurs d’asile. Il a averti qu’une réduction de leur financement pourrait avoir des conséquences négatives. Il a également exprimé sa volonté de limiter les recours juridiques introduits sans le consentement des personnes concernées.