Depuis la diffusion d’un sondage Ifop critiqué pour son caractère « stigmatisant » envers les musulmans en France, la question de l’identité de son commanditaire a titillé l’intérêt du public. Le journal Le Monde a mené une enquête pour élucider cette question.
Révélations du journal Le Monde
L’enquête a mis en lumière que Global Watch Analysis (GWA), l’entité qui a commandité l’étude, entretient des connexions avec les Émirats arabes unis. Connus pour leur opposition au mouvement des Frères musulmans, ces liens soulèvent des préoccupations. Cette étude, par ailleurs, aborde l’influence de cette confrérie en France.
En approfondissant ses recherches, Le Monde a exploré le rôle d’Atmane Tazaghart, rédacteur en chef de la revue Écran de Veille, et examiné les sources de financement de GWA.
Les finances de Global Watch Analysis
Depuis 2022, GWA a sollicité sept sondages sur des sujets liés à la religion. Financé par un chiffre d’affaires moyen de 700.000 euros annuels, Tazaghart déclare ne pas avoir reçu de subventions et être le principal contributeur financier avec son épouse.
Cependant, d’après La Lettre et corroboré par Le Monde, GWA a profité d’un partenariat de 46.000 euros annuels avec une organisation britannique opaque. En 2023, Mediapart a évoqué des communications entre Tazaghart et un agent des Émirats à travers un cabinet d’influence suisse, Alp Services.
Liens commerciaux avec les Émirats
Malgré ses démentis, Le Monde rapporte que Tazaghart possède des intérêts commerciaux aux Émirats, incluant des investissements immobiliers à Dubaï atteignant 1,1 million d’euros. Il est aussi associé à 40 % dans une entreprise immobilière aux Émirats et déclare des revenus mensuels de 10.000 euros issus de ses recherches à Dubaï, tout en maintenant le silence sur l’identité de son employeur.
L’ensemble de ces éléments accréditent une potentielle implication des Émirats dans le sondage controversé du 18 novembre dernier.