Le vote de l’Algérie en faveur de la résolution américaine concernant Gaza au Conseil de sécurité des Nations Unies, le 17 novembre, a provoqué de nombreuses réactions. L’ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi a fourni une analyse approfondie de la position algérienne, du plan de paix proposé par Donald Trump, et des critiques auxquelles l’Algérie fait face.
Comprendre le vote de l’Algérie
Abdelaziz Rahabi souligne que la décision de pays de Tebboune n’implique pas un changement soudain de sa politique étrangère au Moyen-Orient, bien que certains l’aient interprété ainsi. Il déplore que les avis populaires aient dominé au lieu d’une évaluation objective de la situation. Rahabi précise qu’avec le vote du plan de Trump, soutenu par 13 des 15 membres du Conseil de sécurité (la Russie et la Chine s’étant abstenues), on a vu une nouvelle démonstration de l’influence des États-Unis dans la gestion des crises au Moyen-Orient.
Pourquoi la Russie et la Chine se sont abstenues
Le diplomate mentionne que les États-Unis, principaux alliés d’Israël, sont les seuls capables de faire pression pour qu’Israël honore le cessez-le-feu accepté par l’Hamas. Il explique pourquoi la Russie et la Chine, grandes rivales des États-Unis, n’ont pas opposé leur veto à cette résolution. Rahabi dévoile les coulisses de la diplomatie algérienne visant à amender le plan, soutenant un texte russe aligné avec les revendications palestiniennes et les résolutions de la Ligue arabe, mais souligne aussi la perte d’influence de la Russie dans la région, parmi d’autres priorités géopolitiques notamment dues à la guerre en Ukraine.
L’apport de l’Algérie à la résolution
Côté chinois, Rahabi indique que bien que la Chine développe son influence, le Moyen-Orient n’est pas encore prioritaire comparé à ses enjeux en Asie. Ainsi, les grandes puissances continuent de respecter leurs zones d’influence historiques. Revenant sur le vote, Rahabi affirme que l’Algérie a contribué en ajoutant dans la résolution la notion d’État palestinien, une question centrale face à l’intransigeance israélienne. Ce point, ainsi que la prise en compte de la crise humanitaire palestinienne, ont justifié le vote algérien. Ensemble avec le Pakistan, l’Algérie a pu représenter les voix arabes et musulmanes en insistant sur des éléments favorables aux Palestiniens.
Toutefois, Rahabi insiste sur le déséquilibre de pouvoir au Conseil de sécurité, où l’évolution du Sahara Occidental a été influencée par les puissances occidentales. Pour conclure, Rahabi dénonce une campagne de désinformation visant à rendre l’Algérie responsable inutilement, perturbant ainsi le consensus national en politique étrangère.