Dans le contexte d’une inflation des prix et d’une volonté de soutenir les revenus bas, le Président algérien Abdelmadjid Tebboune a impulsé une étude pour évaluer la possibilité d’augmenter le Salaire National Minimum Garanti (SNMG).
Les Travailleurs et Retraités Potentiellement Impactés
D’après les experts, cette modification envisagée concernera les employés enregistrés ainsi que certains retraités, et ce conformément aux règles existantes dans le pays. Le SNMG est depuis 2020 à hauteur de 20 000 dinars. Les adaptations passées incluaient des mesures fiscales et techniques, comme l’augmentation de la valeur du point indiciaire, ainsi que l’élargissement de la franchise d’impôt jusqu’à 30 000 dinars.
Conséquences Anticipées sur l’Économie et le Secteur Privé
Selon Mahfoud Kaoubi, économiste, tous les individus percevant le salaire minimum, qu’ils soient employés dans les secteurs public, de la fonction publique ou privé, seraient concernés par une révision à la hausse du SNMG. Il estime que cette réévaluation pourrait aussi inclure les retraités percevant le minimum légal, étant donné que la loi algérienne leur assure une pension d’au moins 75 % du salaire minimum. Un ajustement vers 25 000 dinars est actuellement débattu.
L’économiste Aboubakr Salami précise que tout changement du SNMG impacterait l’ensemble des salariés déclarés à la Caisse nationale des assurances sociales. Une modification de ce seuil affecterait aussi l’impôt sur le revenu global. Si le seuil se maintient sous les 30 000 dinars, il resterait exonéré de l’impôt, mais au-delà, certains revenus deviendraient imposables.
Effets sur les Entreprises Privées et la Fiscalité
L’ajustement des salaires affecterait également le secteur privé, comme l’indique Kaoubi. Les pensions minimales sont souvent ajustées en parallèle avec le SNMG, ce qui pourrait élargir le champ des bénéficiaires. Salami insiste sur le caractère obligatoire pour les employeurs de se conformer aux seuils légaux. Une hausse éventuelle du SNMG exigerait une réévaluation du seuil d’exonération fiscale, ce qui imposerait certains revenus présentement ignorés.
Pour rappel, le Salaire Minimum Algérien a été révisé à plusieurs intervalles ces dernières années : de 10 000 dinars en 2004, à 20 000 dinars en 2020. Cette révision en préparation s’inscrit dans une politique continue d’adaptations des salaires aux réalités économiques.