La justice en Algérie a infligé une condamnation sévère à une influenceuse marocaine répondant au pseudonyme « voix libre » sur TikTok. B. Fatma, son vrai nom, a été accusée de partager des contenus nuisibles à l’image de l’Algérie. La décision de la cour de Chéraga inclut une peine de deux ans de prison ferme et une amende de 200 000 dinars algériens, comme le rapporte le quotidien Ennahar.
Déroulement de l’affaire sur tiktok

L’affaire a débuté avec la diffusion de plusieurs « lives » sur le compte TikTok de l’influenceuse. Dans ces vidéos, elle aurait exprimé des critiques envers l’Algérie et ses citoyens. Les autorités locales estiment que ces contenus visent à ternir l’image du pays au profit du « makhzen », le terme utilisé pour désigner le gouvernement marocain. Les enquêtes ont permis de retracer les voyages de B. Fatma entre l’Algérie et le Maroc, notamment dans les villes de Blida, Alger et Oran. Elle aurait également échangé en ligne avec des activistes locaux, renforcement les soupçons de collusion pour déstabiliser les relations bilatérales.
Démenti de la part de l’influenceuse
Au tribunal, B. Fatma a réfuté les accusations en expliquant qu’elle était mariée avec un Algérien et avait résidé dix ans en Algérie, développant un fort attachement au pays. Elle a affirmé que son intention sur TikTok était de favoriser le respect et le rapprochement entre les peuples marocain et algérien, niant toute publication incitant à la haine. Son avocat a souligné qu’aucune preuve n’a clairement montré que ses vidéos avaient eu des impacts négatifs sur les relations entre les nations voisines.
Témoignages en soutien de B. Fatma
Deux personnes ont témoigné en faveur de B. Fatma lors du procès. Une amie proche a soutenu qu’elle n’avait jamais vu B. Fatma poster des contenus offensants pour l’Algérie, suggérant que ses « lives » concernaient surtout des sujets culturels. Un autre utilisateur de TikTok a confirmé n’avoir jamais perçu de discours hostile à l’Algérie dans leurs échanges. Malgré ces soutiens, le tribunal a maintenu la peine imposée. Initialement, le procureur avait requis une peine plus lourde, cinq ans de prison et une amende de 500 000 dinars. Finalement, la sentence annoncée était de deux ans de prison et une amende de 200 000 dinars. Ce verdict intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, exacerbées par des différends de longue date ainsi que par la situation complexe du Sahara occidental, amplifiant les animosités.