Les exportations françaises de produits agroalimentaires vers le continent africain ont enregistré une baisse notable de 16 % pour l’année 2024/2025. Cette réduction est principalement attribuée à la diminution des importations par l’Algérie.
Baisse générale et impact sur le Maghreb
Selon les données divulguées par France Agrimer, la valeur totale des ventes à l’Afrique est passée de 5,1 milliards d’euros à 4,323 milliards d’euros. Ces chiffres représentent environ 5 % des exportations françaises qui ont atteint un total de 82,8 milliards d’euros. Concernant la région du Maghreb, une diminution substantielle des importations françaises a été notée, totalisant 1,72 milliard d’euros, soit une contraction de 33 %, notamment due à la baisse en Algérie.
Réductions significatives des importations algériennes
En Algérie, les importations de produits agricoles français ont chuté de 945 millions d’euros à 351 millions d’euros, affichant ainsi une réduction de 62 %. Un rapport de France Agrimer souligne qu’entre juillet 2023 et juin 2024, l’Algérie était le deuxième plus grand importateur de céréales françaises avec un total de 373 millions d’euros, mais elle a disparu des données concernant le blé français. Cette situation est liée à l’absence de participation française dans les appels d’offres de l’Office algérien interprofessionnel des céréales.
Réduction des achats de produits laitiers
En dehors des céréales, les importations de produits laitiers français par l’Algérie ont également considérablement diminué, passant de 201 millions d’euros à 76 millions d’euros entre juillet 2024 et juin 2025. Pascal Le Brun, président du CNIEL, a exprimé des inquiétudes sur des blocages bancaires et administratifs qui, selon lui, freinent les exportations françaises vers l’Algérie. Il a affirmé qu’il s’agit d’un blocage ciblé basé sur des instructions gouvernementales. En février 2025, des représentants de la coopérative laitière normande d’Isigny Ste Mère ont dénoncé les faibles niveaux d’exportation vers l’Algérie, critiquant l’absence de respect des accords de libre-échange avec l’Union Européenne. Malgré ces défis, la France maintient sa position en tant que principal fournisseur de machines agricoles et de bois à l’Algérie, avec respectivement 267 millions et 143 millions d’euros. Actuellement, l’Afrique subsaharienne est devenue un moteur essentiel des ventes françaises sur le continent africain.
