À Staouéli, près d’Alger, Mostefa Mazouzi, ingénieur agronome, travaille à revitaliser la culture de bananes en Algérie. Il produit ce fruit sous serre et espère atteindre l’autosuffisance. Selon lui, bien que la banane soit souvent perçue comme exotique dans la région méditerranéenne, elle a toujours fait partie du paysage agricole algérien depuis l’époque coloniale, époque durant laquelle elle était importée sous l’administration française.
Défis et opportunités : entre pression des importateurs et résilience locale
Après 1962, bien que les importations aient continué, l’austérité des années 1970 a limité l’accès aux bananes, jusqu’à ce qu’elles fassent leur retour dans les années 1980 grâce au Programme Anti-Pénurie. Une crise économique en 1986 a cependant de nouveau restreint les importations. Dans ces conditions, un projet pour développer localement la production de bananes a vu le jour, avec un rôle central joué par la CASSDEP de Staouéli, qui a lancé la production sous serre dans les années 1990. Cette dynamique a été freinée par la pression des lobbies importateurs.
Perspective de développement et impacts écologiques
Mazouzi propose de cultiver la banane dans 14 wilayas côtières, espérant satisfaire les besoins nationaux et réduire les dépenses d’importation. Cependant, la culture de la banane requiert beaucoup d’eau, ce qui pose problème en raison de la faible pluviométrie comparée aux besoins des plantes. Malgré l’installation de serres modernes et l’usage de l’irrigation goutte à goutte, la surexploitation des nappes souterraines engendre des préoccupations environnementales. La culture de la banane illustre le dilemme entre ressources disponibles et besoins agricoles.
L’article est basé sur une analyse approfondie des défis et opportunités pour l’Algérie dans le secteur agricole, notamment dans l’optimisation des ressources pour répondre aux besoins alimentaires croissants.
