Depuis plusieurs années, une famille franco-algérienne se bat pour récupérer sa nationalité française après que leurs certificats de nationalité ont été révoqués. Djamila, âgée de 77 ans, accompagnée de trois de ses enfants, a vu son statut bouleversé en février 2019 quand le tribunal judiciaire de Paris a invalidé leur citoyenneté, initialement reconnue officiellement en 2000.
Récit d’une déchéance administrative
Résidant désormais dans les Hauts-de-Seine, Djamila partage son temps entre les démarches administratives et l’appartement de sa fille Latifa. Originaire d’un village kabyle en Algérie, elle possédait pourtant des ancêtres français, justifiant sa première obtention de la nationalité. Depuis la décision, elle est abattue, confrontée à la froideur des procédures malgré des tenues colorées et de brillantes boucles d’oreilles. Ses enfants, Latifa et Farès, poursuivent ce combat acharné. Farès, la soixantaine, travaille dans le secteur pharmaceutique, son énergie débordante révélant une colère indescriptible. Latifa, quadragénaire, comptable de profession, affiche un calme désarmant, calmant fréquemment son frère lors de leurs récits médiatisés.
Les raisons derrière l’annulation des certificats
La reconnaissance officielle de la nationalité française des membres de la famille remonte au 20 décembre 2000, quand le tribunal d’instance de Colombes leur délivra les certificats sur la base de leurs ascendances françaises. Cependant, en février 2019, le tribunal judiciaire de Paris annula cette reconnaissance, arguant d’une attribution initiale non conforme aux critères requis. Cette annulation a eu des répercussions immédiates, plongeant la famille dans une incertitude et privant ses membres de leurs droits fondamentaux, sources d’une instabilité administrative redoutable. L’avocate parisienne de la famille, Elena Velez de la Calle, a constitué un dossier consistant, espérant inverser cette décision.
Conséquences et stratégies familiales
L’annulation de la nationalité française perturbe profondément leur quotidien, de l’invalidité de leurs documents d’identité à la difficulté d’accéder aux soins et services bancaires. Pour Djamila, l’âge avancé accentue la lourdeur des démarches administratives. Farès, bien que professionnellement stable dans l’industrie pharmaceutique, voit son statut remis en question, menaçant sa sécurité sociale. Latifa, elle, jongle avec les aspects pratiques de leur situation, épaulant psychologiquement sa famille. L’avocate Elena Velez de la Calle a entamé plusieurs recours judiciaires, armée de documents historiques attestant des ancêtres français de la famille, visant à montrer que l’annulation des certificats ignore les preuves initiales de leur légitimité. La famille aspire à ce que les tribunaux reconnaissent leur droit à la nationalité française pour mettre un terme à l’incertitude persistante.